
Essai : Peugeot 308 GT THP
Difficile de faire plus banal qu’une Peugeot 308 grise, à la fois sobre et classe. Pourtant la double sortie d’échappement (fausse, qu’on se le dise) devrait vous mettre la puce à l’oreille. Et puis ses grandes jantes de 18’’ au design parfois jugé un peu douteux auraient pu confirmer l’impression. Les badges « GT » sur les ailes et le hayon ? Seuls les observateurs avertis peuvent faire la différence avec ceux des « GT Line ».
Bref, c’est la plaque qui s’attire les regards interrogateurs, et pas la voiture. Preuve que, déjà, elle s’accommode parfaitement à la philosophie d’après laquelle elle est nommée : le Grand Tourisme. Pas de tape à l’œil, rien d’extrême. Reste à savoir si elle a ce qu’il faut en qualité dynamiques, confort et puissance. C’est parti !
Dans l’habitacle on profite d’une finition soignée, bien que remplie de plastiques. Le style est très recherché, avec des formes trapézoïdales un peu partout. Un peu comme dans les Lamborghini de nos jours. Ambiance réussie, mais on regrette que les espaces de rangements ne soient pas un rien plus grands et plus nombreux. Les sièges recouverts d’Alcantara sont excellents : confortables et enveloppants, sans en faire de trop. Ils sont même massant. Reste ce minuscule volant, presque posé sur les genoux. Vraiment déroutant ! Pourtant il y a une technique pour s’y accommoder : rouler et ne pas le regarder ! Et puisqu’il commande un train avant bien mordant, on se régale.
Les premiers virages pointent en bout de ligne droite. En rétrogradant, on remarque que le pédalier n’est pas trop mal placé pour le talon-pointe. Freinage, histoire d’inscrire l’avant, et on aurait même pu y aller moins fort sur les freins tellement ça mord là devant. En courbe, la suspension a un peu de mal à contenir le roulis, sans pour autant laisser craindre de chavirer. Malgré cette concession au profit du confort de la GT, on sent que le châssis est vif et rigide. Jusqu’ici c’est du pur bonheur. À la remise des gaz par contre il faut faire attention. Les deux dents en caoutchouc ont beau mordre le bitume à l’inscription, elles sont vite dépassées par les 285Nm de couple et l’anti-patinage n’est pas joyeux quand il travaille.
Dommage, car on ne peut pas non plus dire que la Peugeot 308 GT THP procure beaucoup de sensations mécaniques : pas de bruit, ni de coup de pied au cul. Le 1,6l THP est assez sage en fin de compte, comme la 308 GT. Sage aussi pour la consommation. En conduite éco il avoisine les 6,2l/100km. Dès qu’on le cravache, la barre des 11l/100km est dépassée. Mais on doit dire qu’on y prend quand même du plaisir. L’ensemble proposé par la Peugeot 308 GT THP est au final très cohérent. Vive, discrète et polyvalente, il ne lui manque qu’une once de caractère mécanique pour être réellement attachante.
Et si …
… on ne la prend pas pour la GTI qu’elle n’est pas, la 308 GT THP peut se targuer d’être droite dans ses bottes.