En 2002, Volkswagen lançait la première Golf badgée du logo R. En plus de devenir la première voiture de série à être dotée d’une boîte automatique à double embrayage (DSG), elle débarquait sur le marché avec un VR6 sous le capot. Des arguments en faisant aujourd’hui un collector.
Malgré un contexte particulier et une forte implication dans l’électrification de sa gamme, Volkswagen n’a pas souhaité abandonner sa Golf R au lancement de la huitième génération du modèle. Même mieux : elle est encore animée par une motorisation 100% thermique. Nous retrouvons sous son capot une version repensée du moteur de la précédente génération ; un quatre en ligne 2.0l développant 320 chevaux et un couple nominal de 420 Nm, contre 300 équidés et 400 Nm auparavant. De quoi contrecarrer une prise de poids d’une trentaine de kg.
Visuellement, Volkswagen a joué la carte de la sobriété avec son modèle haut de gamme. Il se contente d’un bouclier avant plus agressif, d’une garde au sol diminuée de 20 mm, de jantes de 19 pouces et de quatre sorties d’échappements, permettant de bien le distinguer, du moins en vue arrière. Même constat à l’intérieur, qui se pare de sièges baquets et de finitions spécifiques dans les intérieurs de portes. Le compteur digital a aussi droit à des animations “R” spécifiques. Pour le reste, on retrouve tout l’équipement au catalogue sur le modèle.
Le changement majeur concerne la transmission intégrale 4Motion, dotée d’une plus grande amplitude dans la répartition de la puissance sur les deux essieux. En d’autres termes, cela se traduit par un net gain de stabilité du train avant et, sur demande, d’un arrière plus joueur. Un mode “drift”, que nous n’avons pas eu l’occasion de tester, a également fait son apparition dans la large palette des modes de conduite disponibles.
Malgré tout le travail apporté au châssis pour le rendre plus efficace, la Golf R Variant fait bien figure de compromis en offrant un feeling moins naturel que celui de la version hatchback. En termes d’accélération, le moteur expédie tout de même le break à 100 km/h en 4,9 secondes. De quoi permettre des insertions dynamiques sur autoroute, par exemple…
Comme d’habitude, le couple moteur/boîte fonctionne à la perfection. La DSG7 offre toujours une excellente réactivité et se reprogramme efficacement selon le mode de conduite choisi. Grâce à une désactivation de cylindres intelligente et à la boîte bien étagée, il n’est pas compliqué de faire descendre sa consommation sous les 7,5 l. Notre essai d’une semaine s’est clôturé sur une honorable moyenne de 8 litres aux 100 kilomètres. Hormis un toucher de route sensiblement plus ferme que celui d’une Golf “grand public”, j’ai été impressionné par les prestations réalisées en conduite de tous les jours. Tout en ayant une généreuse cavalerie accessible en permanence sous le pied droit, il est impressionnant de voir à quel point cette voiture est confortable et pratique.
Il faut dire qu’avec une capacité de stockage allant jusqu’à 1642 litres, une garde au toit correcte à l’arrière et plus de place qu’il n’en faudrait pour tous les occupants, les longs trajets en famille à son bord ne seront un calvaire pour personne. À notre connaissance, peu de concurrentes directes font mieux.
Son niveau de confort est d’ailleurs peut-être son plus gros défaut en utilisation sportive. Associé à une grande agilité dans toutes les situations, les sensations ne s’attrapent qu’à des vitesses dépassant l’entendement.
La dernière surprise concerne la sonorité délivrée par l’échappement d’origine. En faisant abstraction de l’injection de son dans l’habitacle par les hauts parleurs, nous avons été agréablement étonnés. Tout en gardant un ton très feutré, l’échappement nous propose un timbre plus prononcé que sur la précédente version. En conduite sportive et au-dessus des 4000 tours/minute, quelques pétarades bien prononcées se font même entendre.
Parlons maintenant de ce qui fait mal : le prix. Si nous gardons à l’esprit la montée fulgurante des tarifs sur l’ensemble du secteur automobile, débourser environ 65.000 € (hors TMC) pour une Golf, aussi efficace soit-elle, nous laisse perplexe. Avec un peu de recul, votre jeune serviteur se “contenterait” certainement d’une Golf GTI, moins parfaite, certes, mais plus fun.
Et si…
Il fallait reconnaitre que Volkswagen a une fois de plus su tirer son épingle du jeu face à la concurrence ? Ne nous faisons pas d’idées ; la Golf R, sur le marché du neuf, a toujours ciblé un public ayant atteint la maturité. Il ne fait aucun doute que cette voiture ravira ses propriétaires en quête de polyvalence.