C’est désormais une réalité : la voiture électrique deviendra à moyen terme un standard pour la plupart des automobilistes. En attendant, il reste tout de même quelques modèles permettant de prendre son pied, à l’ancienne. Malgré une implication assumée par Ford dans la transition du marché vers l’électricité, au travers de modèles 100% électriques et hybrides, le constructeur permet toujours à ses clients de s’amuser au volant de jouets désormais dignes d’un autre temps.
Si la clientèle américaine peut profiter d’une Shelby GT500 tout bonnement redoutable, avec son V8 5.2l compressé, le client européen peut quant à lui compter sur une version boostée de la Mustang GT classique. Et nous n’allons certainement pas nous en plaindre par les temps qui courent.
En d’autres termes, cette Mustang Mach 1 hérite du même V8 5.0l atmosphérique que le modèle grand public. Il profite notamment d’une augmentation de puissance symbolique de 10 chevaux, pour atteindre les 460 équidés, ainsi qu’un couple de 529 Nm. Toujours proposée avec une boîte manuelle à six rapports en entrée de gamme, c’est avec la boîte automatique à dix rapports que nous la découvrons lors de notre essai.
Visuellement, cette édition limitée se démarque avec un kit composé de stickers apposés sur le capot et les bas de caisse, ainsi qu’avec des rajouts en plastique, équipés sur toute la partie inférieure de la voiture. On retrouve également une teinte spécifique : le Fighter Jet Grey.
Au premier démarrage, la grosse surprise concerne le son du moteur, qui malgré la présence d’un filtre à particules, délivre une sonorité incroyable, bien loin de la plupart des nouvelles productions, toutes muselées au niveau de l’échappement. En ville, le couple moteur/boîte offre une souplesse très agréable, à condition de ne pas regarder la consommation, dépassant les 25 litres aux 100 kilomètres. On profite donc des quelques kilomètres à effectuer en ville pour profiter de cette grosse GT au son enivrant et au confort loin d’être ridicule. Sur autoroute, la boîte dix fournit un étagement typé confort, permettant à la fois de réduire le son moteur dans l’habitacle et la consommation, qui redescend rapidement aux alentours des 10 litres.
Pour notre deuxième journée d’essai, nous prenons la direction des Ardennes par les petites routes. Malgré ses 1800 kg sur la balance, les améliorations apportées à la suspension (pour la Mach 1) lui permettent d’offrir un meilleur comportement dans les courbes. Malgré tout, la Mustang demeure une grosse GT qui s’apprécie plus dans un contexte de promenade dynamique. La direction gagnerait à être plus précise et la gestion automatique de la boîte de vitesses en mode sport manque parfois de logique (Si Ford nous lit et qu’une Mach 1 en boîte manuelle est toujours disponible… 🙂 ) . Heureusement, une simple pression sur les palettes permet de passer en mode manuel, pour pleinement profiter de la boîte, somme toute très réactive. Si la muscle car se fera mettre à l’amende par des BMW M4 et autres Porsche 911, plus affutées au niveau du châssis, cette Mustang Mach 1 séduit autrement, avec un comportement plus viril en conduite soutenue.
Rappelons également que la Mustang Mach1, même équipée d’un V8 (avec tout ce qui en découle) lourdement taxé par l’état, reste nettement plus abordable que les deux exemples cités plus haut, avec un prix de base de 62.400 euros TTC.
Une fois la voiture bien prise en main, il est vraiment compliqué de ne pas tomber sous son charme, malgré les passages (très) réguliers à la pompe. Les accélérations sans fin du V8 sont jouissives et la sonorité qui s’en dégage nous ramène au bon vieux temps, finalement pas si lointain. A son bord, la finition est correcte compte tenu du prix de l’engin. Si certains plastiques mériteraient un meilleur fini, on apprécie les sièges en cuir, moelleux et agréables pour les longues promenades. Avec la taille du coupé, on dispose en plus d’un coffre de 408 litres et de deux places arrière qui pourront dépanner pour de petits trajets.
Et si…
Cette Mustang n’était pas un coup de cœur pour nous il y a encore cinq/six années, quand le marché sportif était encore bien fourni, son côté old school et allant à contre-courant de la bien-pensance écologique ne peut que séduire un passionné de belle mécanique.