Actu Moteurs : Quel bilan tirez-vous de votre première saison en WRC 2 après votre titre en Junior WRC de 2015 ?
Renaud Jamoul : Un bilan mitigé où on a connu des hauts et des bas. Certaines fois de notre faute mais la mécanique ne nous pas souvent épargné.
AM : Votre meilleur résultat est une troisième place de classe au Monte Carlo, un des meilleur moments de votre saison ?
RJ : Le meilleur moment sans aucun doute même si sur le moment nous étions déçu d’avoir perdu la 2eme place suite à une crevaison. Ça reste un rallye mythique où un podium fait toujours énormément plaisir !
AM : Préfèrez-vous les rallyes « Terre » ou les rallyes « Asphalte » ?
RJ : Les deux ont leurs charmes même si la terre reste plus plaisante car elle procure plus de glisse. Ce qui me dérange parfois avec les rallyes terre, ce sont le portions très dégradées comme en Sardaigne. Là il s’agit plutot de survivre et d’avoir de la chance.
AM : Quel est votre rallye préféré ?
RJ : J’ai toujours aimé le Wales Rally même si je regrette de n’avoir jamais connu le vrai RAC avec ses spéciales en Ecosse. C’est une ambiance à part entière, c’est la fin de saison, un peu comme notre Condroz…

AM : Quel est le copilote – en activité ou pas – qui vous inspire ? celui dont la philosophie de travail est la plus proche de la vôtre ?
RJ : Je suis fan de mecs comme Luis Moya ou Nicky Grist car ils ont bercé mon enfance au son de leurs notes. Ce sont des copilotes charismatiques, pas trop formatés comme certain maintenant. Pour l’instant, j’apprécie vraiment Julien Ingrassia au niveau de son boulot. Ses notes sont super bien annoncées. De plus on a fait le JWRC ensemble lorsqu’ils ont été champions en 2008.
AM : Vous avez un petit garçon, n’est-ce pas trop difficile de devoir s’absenter de la maison pour aller disputer un rallye à l’autre bout de l’Europe ? avec le danger que cela peut représenter ?
RJ : Le danger je n’y pense pas, même si je veux être assuré pour ne pas laisser ma famille dans le besoin si un jour quelque chose se passait mal. Ce n’est pas toujours facile de partir mais j’ai la chance de faire de ma passion un métier. Et puis je sais qu’il est fan de son papa !
AM : Quentin Gilbert résidant en France, n’est-ce pas un inconvénient de ne pas habiter dans une région proche et donc de ne pas pouvoir se voir très souvent ?
RJ : Quentin n’habite qu’à 3h de chez moi donc on peut se voir quand c’est nécessaire. Néanmoins, on a pas spécialement besoin de se voir très souvent. On passe déjà pas mal de temps ensemble dans la voiture. De ce fait, quand on se retrouve pour un rallye, c’est toujours un plaisir.
AM : Comment se passe la cohabitation dans l’habitacle ?
RJ : C’est quelqu’un de très charmant à vivre. Il est respectueux des autres, c’est important. On n’est pas toujours d’accord mais il est à l’écoute et, je pense, me fait énormément confiance.
AM : Citroën vous remercie pour votre solide saison en vous offrant l’opportunité de participer au Wales Rally sur une DS3 WRC, n’est-ce pas un terrain trop difficile pour débuter dans la catégorie reine ?
RJ : C’est un de nos rallyes préférés même s’il est compliqué. C’est sur, c’est plus simple d’attaquer à 100% avec une DS3 R3 qu’on connait sur le bout des doigts en 2015 que de découvrir une monstrueuse WRC comme cette année. La météo semble clémente, ce qui devrait nous rendre la tâche moins compliquée.
AM : Etre à bord d’une WRC2 ou d’une WRC, la différence est-elle plus grande pour le pilote ou pour le copilote ?
RJ : Je n’ai jamais pris le volant en course donc je ne peux pas vous répondre. Moi je dois juste parler un peu plus vite que dans la R5. Si un copilote fait bien son boulot, ce sera qualifié de normal. Donc je pense que pour une question de pression, c’est plus compliqué pour le pilote.

AM : Quelles sont vos attentes pour cette course ?
RJ : Une belle progression. On a vraiment envie de montrer qu’avec du bon matériel, on peut réaliser de belles choses.
AM : Connaissez-vous déjà votre programme pour 2017 ? Quels sont vos objectifs pour la saison à venir ?
RJ : Absolument aucune idée. C’était plus simple l’an passé car notre titre nous assurait d’une saison en R5. Mais je reste persuadé que le prochain rallye peut être un déclencheur pour la saison prochaine.
AM : Pour clôturer la saison 2016, vous allez participer au rallye du Condroz en retrouvant Cédric De Cecco dans une Peugeot 208 T16 avec qui vous avez signé un magnifique Top 5 au Spa rallye en début d’année. Quels sont vos objectifs pour ce rallye ?
RJ : Cédric est un ami, parrain de mon fils, donc sait déjà qu’on va passer un bon week-end ! L’objectif sera un Top 5 à nouveau même si la concurrence sera rude avec des pilotes bien plus expérimentés. Cedric n’a plus roulé depuis presque 9mois, il aura donc besoin d’un temps de réadaptation mais je suis confiant !
AM : La déco à dominante dorée est d’ailleurs particulièrement réussie !
RJ : Ça change! On ne passera pas inaperçu !
AM : Préférez-vous l’ambiance ultra professionnelle du rallye mondial ou l’ambiance plus détendue des rallyes en Belgique ?
RJ : J’essaye d’avoir le même niveau de professionnalisme pour chaque course. Les enjeux sont différents mais le but reste le même, c’est donner le meilleur de soi-même. Néanmoins, je suis très heureux de revenir au Condroz après 2 ans d’absence où j’ai travaillé pour DG Sport.
Nous vous remercions Renaud et vous souhaitons tout le meilleur pour l’avenir, à commencer par ce week-end sur les routes du Pays de Galles !