À ce petit jeu, c’est la Toyota de Jari-Matti Latvala qui s’est installée en haut de la feuille des temps après son quatrième et dernier passage. Le Finlandais devance les trois Hyundai de Paddon, Sordo et Neuville respectivement de 0,1 sec, 0,2 sec et 0,6 sec. Les bolides coréens n’ont quant à eux fait que trois passages.
Le top 10 est complété par Sébastien Ogier (+1.0 sec), Mads Østberg (+1.4 sec), Kris Meeke (+1.5 sec), Craig Breen (+2.4 sec), Ott Tanak (+3.3 sec) et Juho Hänninen (+4.4 sec).
Le rallye d’Argentine est réputé pour être un rallye extrêmement cassant et dur pour les mécaniques. Le défi pour les pilotes sera tout d’abord de terminer la course sans encombres et, très souvent, cela signifiera un beau résultat. Le rallye du pays des Gauchos est probablement la meilleure illustration de la fable de La Fontaine : Rien ne sert de courir, il faut partir à point. En gros, ne pas prendre de risques inutiles, les autres s’en chargeront !
Après quatre épreuves depuis le début de la saison, nous avons connu quatre vainqueurs différents pilotant quatre voitures différentes. On ne pouvait rêver championnat plus disputé ! Mais il est vrai qu’un certain Thierry Neuville semble avoir la cote en ce début de saison, même s’il n’est pas parvenu à transformer en points ses bonnes performances comme au Monte Carlo ou en Suède où la scoumoune s’est amusée à lui mettre des bâtons dans les roues. Sur la terre du Mexique, le duo belge a joué la prudence pour accrocher la troisième place du podium et la Hyundai a été étincelante en Corse où Neuville a pu se rappeler au bon souvenir de tous. Le favori de cette édition 2017 du championnat du monde c’est lui, et il se battra jusqu’au dernier mètre du dernier rallye.
Mais le rallye d’Argentine lui a rarement souri. Son meilleur résultat sur les terres australes, il l’a signé en 2012, 2013 et 2014 où il a à chaque fois terminé cinquième. Nicolas Gilsoul et lui ne sont jamais parvenus à trouver LA bonne alchimie là-bas. Gageons qu’avec l’expérience acquise depuis, et surtout la sagesse, ils parviennent à leurs fins. Mais comme le soulignait si justement Nicolas Gilsoul au micro de la RTBF : « Le terrain est vraiment très accidenté en Argentine. C’est en fait l’épreuve la plus difficile pour les mécaniques car le terrain est détruit. On se croirait un peu au Kenya par endroits. Celui qui gagnera le rallye ne sera pas forcément le plus rapide mais plutôt celui qui parviendra à combiner la vitesse, quand c’est possible, et la voiture quand c’est nécessaire. La carrosserie est parfois touchée mais c’est du maquillage, c’est juste pour rire. Il y a aussi les organes vitaux : il faut être sûr qu’ils passeront à travers. C’est la première année des voitures, certaines pièces ont été revues »
La conclusion de Nicolas est empreinte de sagesse typiquement wallonne mais montre à quel point le duo est parfaitement conscient de l’objectif de la saison, à savoir le titre mondial : « On veut faire la meilleure opération possible au niveau du général, sans se focaliser sur la victoire. Il vaut mieux être un couillon vivant qu’un héros mort. »
C’est la citation de l’année ! Souhaitons bonne chance à nos couillons !