Pour l’arrivée de cette nouvelle génération de la Wrangler, présentée dans le deuxième semestre 2018, Jeep a frappé fort. Si le design typique du 4X4 reste dans la continuité du modèle, les ingénieurs se sont affairés à travailler sur ses performances en hors piste et également sur la route.
Si vous avez l’habitude de lire nos essais, vous remarquerez que le segment des 4×4 n’est pas le plus représenté dans nos colonnes. Habitués à conduire des berlines, compactes, voire des SUV, imaginez donc notre réaction lorsque ce mastodonte est arrivé face à nous dans les installations de FCA. Ici, c’est clair : On “monte” bel et bien dans la voiture. A son bord, en dehors de la démesure de l’engin, accentuée par le capot anguleux et excessivement droit, on y prend rapidement ses aises. Malgré une ambiance très “simpliste”, la qualité de finition globale est au rendez-vous. Les sièges offrent un bon niveau de confort et le volant embarque toutes les fonctions utiles pour une voiture à usage quotidien : régulateur de vitesse, téléphone, accès aux menus de l’ordinateur de bord, … Le système multimédia, basé sur la plateforme UConnect du groupe, est connecté à internet et se dote de toutes les fonctions désormais classiques, telles que Android Auto ou Apple CarPlay.
A noter que le système bénéficie d’un menu “Offroad Pages”, qui permet d’afficher des valeurs très pratiques pour du hors piste. Nous retrouvons ainsi les niveaux d’inclinaison de la caisse, les différents manomètres de pression/température, ainsi qu’un schéma détaillant le mode de transmission utilisé. A l’arrière, les passagers ne manquent certainement pas de place, mais devront s’habituer aux tangages de la caisse, en raison de sièges au maintien beaucoup moins important.
En levant la tête au plafond, nous observons les différents parties du toit, totalement découvrable. Il faudra cependant s’armer d’un bon quart d’heure de travail et d’au moins une paire de bras supplémentaire pour détacher le hard top à l’arrière. Malheureusement, conditions climatiques obligent, nous n’aurons pas pu profiter du toit ouvert durant notre semaine d’essai.
Passons désormais à une petite leçon d’histoire… Nous sommes en 1941, aux Etats-Unis. A ce moment, l’armée américaine décide de financer le développement d’un nouveau véhicule de reconnaissance léger. Vous vous en doutez, l’appel d’offre a été gagné par l’entreprise Willys-Overland. Rapidement, ce 4×4 s’affiche sous le nom de Jeep Willys, et deviendra l’un des véhicules iconiques de la seconde guerre mondiale. En 1955, la seconde génération, étudiée pour un usage civil, voit le jour. 32 années plus tard, le modèle prend enfin son appellation actuelle : Wrangler.
A chaque nouvelle génération, Jeep a donc concentré ses efforts sur la civilisation de son modèle, afin de le rendre le plus utilisable possible dans le cadre d’un usage quotidien.
De cette manière, ce nouveau millésime ne fait pas abstraction de son passé, mais parvient tout de même à évoluer. D’un point de vue extérieur, nous notons l’apparition de feux LED et une inclinaison plus conséquente du pare-brise. Malheureusement, faute d’homologation européenne, le pare-chocs avant ne peut pas être équipé du bouclier en acier, comme aux USA. Ce dernier est donc remplacé par un gros “boudin” en plastique, tout de fois mieux intégré que sur la précédente version. Enfin, le capot se munit de deux sorties d’air, ayant pour but d’éviter les vibrations du capot au delà d’une vitesse rapidement atteinte sur autoroute.
Proposé en version 3 et 5 portes, la Jeep Wrangler évolue respectivement de 7 et 10 centimètres sur la longueur, pour 3,5 centimètres en largeur sur les deux déclinaisons. Le coffre cube donc entre 533 et 587 litres.
Actuellement, les seules motorisations proposées en Europe, reposes sur un bloc 2,2l diesel à quatre cylindres, développant 200 chevaux pour 450 Nm de couple, qui remplace le 2,8l CRD. Toutefois, rassurez-vous, ce nouveau moteur affiche des performances revues à la hausse ! Dans le courant de cette année, Jeep dévoilera une nouvelle motorisation hybride essence. La seconde motorisation est un quatre cylindres essence 2.0l de 272 chevaux.
Rubicon ? Il s’agit tout simplement de l’appellation désignant la version la plus “hardcore”. Cette dernière est entièrement vouée à une utilisation en hors piste. Elle se dote donc d’un châssis renforcé, de pneus à galettes, de barres stabilisatrices déconnectables et de différentiels à glissement limité sur l’avant et l’arrière.
Vous l’aurez compris, il en faudra beaucoup pour stopper un tel engin, même dans des conditions apocalyptiques.
Ce qui est finalement assez dingue, c’est que malgré ses facultés et son aisance sur terrains accidentés, le Wrangler offre un niveau de confort de haut vol (même avec l’usage des galettes). En dehors des pertes d’adhérence en virages appuyés sur sol mouillé, c’est un véritable plaisir d’évoluer à son bord pour des trajets quotidiens. Le seul petit reproche ? L’absence d’un cale-pied pour le conducteur, ce qui donne la sensation d’être assis sur une chaise en permanence.
Question consommation, comptez un bon 9,5l aux 100 kilomètres, voire 7,5l sur un trajet autoroutier.
Enfin, parlons tarif. Pour la version “Sport”, il faudra compter au minimum 45.500 €. En optant pour une version Rubicon Unlimited (5 portes) et en l’équipant de quelques options, telles que la peinture métalisée, l’intérieur cuir et quelques packs, l’addition chiffre à 60.750 €.
Et si…
Il paraissait inenvisageable de posséder un Wrangler comme unique véhicule à l’époque, ce nouvel opus change complètement la donne. Messieurs les ingénieurs de Jeep, nous vous tirons notre chapeau !