Alpine, c’est avant tout une grande histoire d’amour avec les passionnés de voitures sportives. En 2017, soit 40 ans après l’arrêt de la production de la A110, le constructeur nous a dévoilé sa descendante… Reste à voir si elle parviendra à nous émerveiller autant que son aînée !
Visuellement, on peut dire que les designers Alpine ont fait un sacré travail, pour parvenir à nous rappeler sans équivoque les traits du modèle d’antan, tout en nous proposant une voiture ayant un look répondant aux standards actuels. Avec ses 4,18m de long, sa largeur de 1,80m et une hauteur de 1,25m, nous avons bel et bien affaire à une compacte. A l’intérieur, cela se ressent fortement. Malgré tout, on s’y sent à l’aise et plutôt confortablement installé, en faisant abstraction du fait qu’il sera difficile d’y embarquer plus qu’un conducteur et un passager. Nous étant proposée dans sa version Légende, son intérieur se montre un cran plus luxueux que sur la version Pure. Les baquets sont ici dotés d’un réglage en hauteur et d’un revêtement plus moelleux, composé d’un joli cuir matelassé sur les côtés. Tant que nous sommes à l’intérieur, restons-y pour vous le présenter.
Entre les deux sièges, nous retrouvons une console centrale très épurée, sur laquelle siège un gros bouton rouge destiné à l’allumage de la berlinette. A la façon d’Alfa Romeo dans sa 4C, la sélection du rapport se fait par trois boutons (P, N, D) et non pas par un levier classique. Sur cette console, nous retrouvons également les commandes des vitres et le bouton d’activation du régulateur de vitesse. En dessous de cette console, se trouve l’un des seuls espaces de rangement proposé sur la A110. Le seul autre espace de rangement se situe derrière les deux sièges, dans une boîte recouverte de cuir.
En étant assis sur le siège conducteur, nous apprécions tout particulièrement le petit et très fin volant, qui se munit des commandes de régulateur de vitesse et d’un second bouton rouge, quant à lui destiné à l’activation du mode sport. Les commandes du kit mains libres sont situées derrière le volant, et ne se montrent pas très pratiques, à moins d’étudier par coeur la disposition de chaque fonction. L’instrumentation 100% digitale est très réactive et affiche toutes les informations nécessaires (étapes du gps, multimédia, …). Petit reproche, pour en finir avec le poste de pilotage; nous aurions préféré des palettes mobiles, et pas fixées sur la colonne de direction.
Un peu plus à droite, le système multimédia offre un surplus d’informations en conduite sportive, grâce à l’application Alpine. Il est possible d’y retrouver des données presque dignes d’une voiture de course. En dehors de cela, ce système multimédia affiche très vite ses limites en terme d’intuitivité. Nous regrettons aussi l’absence d’Android Auto et d’Apple CarPlay, remplacés par une surcouche (mySPIN) à l’efficacité plutôt douteuse…
Mais bon, nous sommes dans une Alpine A110, donc pas la peine de plomber la note de la berlinette juste pour un système multimédia pas top ! Pour conclure, l’intérieur nous laisse finalement un très bon ressenti au niveau de la qualité de finition et des matériaux utilisés. Sur ce plan, on en a bel et bien pour son argent.
Côté habitabilité, si on peut dire que ce terme est réellement approprié, il est possible de stocker deux ou trois sacs souples à l’avant et quelques bricoles derrière le moteur. Evitez également d’y mettre vos surgelés, car ça chauffe là-dedans !
Il faut dire que le quatre cylindres 1,8l TCE, placé en position centrale arrière, parvient à expulser cette A110 à 100 km/h en seulement 4,5 secondes. Il reste utile de rappeler que ce bloc, qui est aussi utilisé dans la Megane 4 RS, a ici été bridé à 252 chevaux pour 320 Nm. Pour frôler les 300 équidés, il faudra se diriger vers une A110 S. Si le choix de la boîte de vitesses est laissé à l’appréciation du client sur la Megane, les intéressés par l’Alpine devront se résigner à prendre une boîte automatique à sept rapports, très efficace au demeurant.
En conduite coulée, le bloc se montre plutôt discret (du moins, plus que dans la 4C). De son côté, la boîte auto est parfaite, avec des changements de rapports cohérents et une absence totale d’à-coups. Il faudra passer en mode sport pour bénéficier d’un peu plus de brutalité. Dès le fameux bouton rouge (celui du volant) enfoncé, l’échappement libère de nombreuses pétarades et la boîte ira chercher ses rapports plus haut. Elle effectuera également un double débrayage à chaque rétrogradage.
Avec ses 1123 kg à la balance, le rapport poids/puissance n’a rien à envier à d’autres sportives plus puissantes; que du contraire. Sans réelle surprise, cette A110 est un véritable missile, capable d’atteindre sa cible avec une précision chirurgicale. La motricité est exemplaire et l’équilibre du châssis déconcertant. Avec le moteur placé en position centrale, on ne pouvait s’attendre qu’à une tenue de route de haut vol. L’A110 Légende s’enfile dans les virages avec une aisance déconcertante, mais, à l’inverse, parvient également à se montrer très agréable pour de plus longs trajets (en dehors des deux minuscules coffres).
Avec son côté minimaliste, Alpine a joué la carte de la continuité en proposant un coupé ne prenant que l’essentiel dans la liste très fournie des assistances de conduite actuelles. Sur notre modèle très bien équipé, rien de plus qu’une caméra de recul et qu’un régulateur de vitesse. Bien entendu, elle est aussi équipée d’un ESP désactivable à la simple pression d’un bouton, pour les pilotes aguerris.
Autre point très positif : la consommation. Annoncée à 6,4l, notre essai se sera soldé sur une moyenne de 7,5l / 100 kilomètres. Là où un Cayman, chez Porsche, pourra rapidement coûter en consommables, la A110 se montre exemplaire, grâce par exemple, à l’utilisation de pneus moins larges. Enfin, point de vue tarification, cette Alpine A110 est proposée à un prix de base de 56.000 €. En optant pour la finition Légende, le bleu Alpine, le système de freinage performance et le pack de rangement, nous arrivons à un prix de 64.000 €.
Et si…
Cette Alpine A110 était la sportive avec laquelle nous avons pris le plus de plaisir ? En tant que passionnés, nous avons également pu constater la nostalgie de nombreux passants, jeunes et surtout …moins jeunes, venus nous aborder pour nous féliciter d’avoir cette petite merveille dans les mains. Elle nous manquera, c’est certain !