Depuis son lancement, la Mercedes Classe S s’est toujours démarquée par son statut de pionnière dans bien des domaines. Tout en étant constamment au summum du luxe, elle s’est toujours annoncée comme la reine de la sécurité routière. Elle fut d’ailleurs la première voiture de série à être équipée d’un ABS, à la fin des années 70, suivie de près par une certaine BMW Série 7. Quelques années plus tard, elle lançait l’airbag ou encore l’ESP; deux systèmes équipant absolument toutes les voitures en 2021.
Si les innovations de ce type sont maintenant bien ancrées dans le secteur automobile, Mercedes a décidé d’utiliser le fleuron de sa gamme pour se concentrer sur l’élaboration d’une berline ultra connectée et assistée à la conduite.
Avec ses 5,19 mètres de long pour la “petite” version, la nouvelle S gagne encore de précieux centimètres face à sa devancière, plus courte de 7 centimètres. Cela profite en outre aux passagers avant et au coffre, passant de 530 à 550 litres.
Visuellement, la grosse berline n’évolue que timidement, bien que les lignes se montrent plus arrondies qu’auparavant. L’énorme calandre est entourée de nouveaux feux Multibeam LED plus fins. C’est finalement l’arrière qui évolue le plus en recevant un nouveau design de feux et un pare-chocs au look rafraîchi.
Il faut entrer à bord du vaisseau amiral pour constater les réelles évolutions. En dehors des commandes de vitres, de sièges et des feux, la quasi totalité des boutons physiques a été injectée dans l’immense écran OLED de 12,8 pouces très proprement intégré dans la continuité de la planche de bord. Si cela peut choquer de prime abord, quelques jours d’utilisation de ce nouveau système nous permettent de conclure que les ingénieurs ont mis au point un système MBUX ultra intuitif, même pour les personnes peu à l’aise avec les écrans. De plus, le fameux “Hey Mercedes”, capable de reconnaître quel occupant de la voiture parle (même à l’arrière) offre des fonctionnalités sur mesure délirantes. Pour la première fois, nous sommes à bord d’une voiture où la reconnaissance vocale n’est pas qu’un vulgaire gadget à utiliser pour épater la galerie.
A travers le nouveau volant à commandes tactiles, le conducteur retrouve de nombreuses informations de conduite sur un écran de 12,3 pouces, capable d’afficher du contenu avec une impression de rendu 3D. Etant donné que nous sommes à bord d’une Classe S, les occupants sont choyés avec de nouveaux programmes de confort avec sièges massants, expériences lumineuses et un son “4D” fourni par Burmeister. Sans surprise, tous les éléments respirent la qualité et l’assemblage est soigné à la perfection.
Sous le capot de notre modèle d’essai, une S 350d, nous retrouvons un excellent six cylindres en ligne de 3.0l de cylindrée, offrant 286 chevaux et un couple camionesque de 600 Nm, géré via une boîte automatique à neuf rapports, fournie de série. Avec ce combo, la berline de deux tonnes ne se contente en moyenne que de 7,2 litres aux 100 kilomètres tout en affichant une autonomie flirtant avec les 1000 kilomètres. Le six en ligne affiche à peine moins de 1500 tours/minute à 130 km/h et se montre globalement très feutré, mais plein de ressources. Avec son couple impressionnant, il n’a absolument pas le moindre mal à propulser l’engin de manière dynamique.
Avec la suspension pneumatique fournie de série, nos chères routes belges nous semblent tout de suite plus appréciables. Néanmoins, elle ne donne pas pour autant l’impression de flotter sur un tapis volant, et a même tendance à donner un très bon ressenti du toucher de route. En optant pour le mode sport, la gestion de l’amortissement se raidit légèrement, de quoi limiter de manière satisfaisante les prises de roulis de la caisse.
Avec les roues arrière directrices proposées dans la catalogue d’options, le rayon de braquage se réduit de deux mètres. Sur le modèle à empattement long, cela lui permet d’afficher un rayon de braquage de seulement 10,9 mètres ! On retrouve avec cela une direction nette et précise, qui permettra malgré tout de prendre pas mal de plaisir sur tous les terrains. Une berline que l’on apprécie finalement aussi bien derrière le volant qu’à l’arrière.
Au niveau de la concurrence, le calendrier des renouvellements chez BMW et Audi donne un net avantage à la nouvelle Classe S, plus récente et donc plus technologique que ses deux rivales. Malgré tout, le toucher de route et les sensations prises au volant restent supérieures chez BMW avec la Série 7, plus légère et rigide, grâce au châssis en fibre de carbone. L’Audi A8 de son côté continue de séduire avec son approche sobre, en faisant un excellent compromis face à ses cousines.
Côté tarif, une S 350d 4Matic “courte” s’obtient à un prix de base de 109.505€ en Belgique. Naturellement, les combinaisons possibles avec les options permettent de faire facilement grimper la note. Pour une version bien optionnée comme notre modèle d’essai, comptez environ 24.000€ d’options, répartis dans le pack AMG, les sièges avant/arrière à commandes électriques, la climatisation thermotronic ou encore les packs Premium et exclusifs. La dotation de série inclut une fermeture électrique du coffre, la climatisation automatique à l’avant, les éclairages d’ambiance, le siège conducteur électrique, le régulateur de vitesse adaptatif et pas mal d’autres assistances.
Et si…
Cette nouvelle Classe S permettait de démontrer qu’il est possible d’allier des technologies de pointe à une voiture sans entacher trop fortement son côté luxueux et sa conduite, notamment via des assistances souvent trop intrusives ?