Physiquement, la Jaguar F-Type marque le coup et on peut voir en elle une digne héritière à la légendaire E-Type. Ian Callum, à qui l’on doit l’Aston-Martin Vanquish, nous présente ici l’un des ses plus beau coup de crayon. « Notre » F-type nous a été livrée dans une délicieuse robe rouge « italian racing red » déjà vue sur la XE que nous avions à l’essai dernièrement.
La ligne est irréprochable et mêle subtilement agressivité et élégance. Il y avait bien longtemps qu’une Jaguar n’avait plus autant fait tourner les têtes. Les feux avant en amande sont soulignés d’une signature LED formant un « J » et la calandre avant semble vouloir avaler chaque portion de route avec un appétit féroce. A l’arrière, les feux au dessin horizontaux s’étendent jusque sur les ailes et donnent ainsi à l’arrière, l’impression d’être assis sur le bitume. L’ajout des deux cardans supplémentaires a imposé Jaguar de relever le moteur, créant ainsi une bosse supplémentaire sur le capot propre aux modèles AWD.
Lors de notre essai, nous avons pu remarquer que notre sauvageonne ne passait vraiment pas inaperçue. Que ça soit à la pompe à essence, au feu rouge ou tantôt en se garant devant une terrasse d’un café branché, l’effet est assuré et nous ne compterons plus les mâchoires déboitées ! Les questions du type « C’est une nouvelle Ferrari ? » fusent des toutes parts et les premiers spotters auront vite fait de vous demander à prendre quelques clichés et à entendre le miaulement de ce gros matou.
Miaulement n’est d’ailleurs peut-être pas le bon terme tant ce félin réveille le quartier. Vous avez de bons rapports avec vos voisins ? Si tel est le cas, et que ceux-ci n’ont pas la fibre automobile, il serait probablement plus judicieux de ne pas opter pour la Jaguar F-Type. A peine le bouton « Start » enfoncé, le V6 3.0 litres se réveille dans un sursaut en se callant ensuite sur son ralenti. Amusant au début mais gênant devant cette fameuse terrasse surpeuplée… à moins d’aimer épater la galerie.
Au même titre que Porsche pour sa 911, Jaguar offre donc la possibilité d’opter pour 2 roues motrices supplémentaires. Cela vient-il gommer les sensations au volant ? Absolument pas ! Pour être honnête, cela ne se perçoit même pas tant les ingénieurs de Jaguar ont voulu maintenir le caractère typé propulsion. En utilisation normale, la totalité de la puissance sera donc transmisse sur les roues arrière, Jaguar assurant que le système intégral ne s’enclenche que dans les conditions extrêmes. Dans les faits, cela signifie qu’il est toujours possible de décrocher l’arrière mais sur surface mouillée, la Jaguar F-Type AWD ajoute une sensation de sécurité et d’efficacité. Lorsque l’arrière se dérobe, les roues avant s’accrochent à l’asphalte pour vous extirper du virage le tout avec une efficacité déconcertante.
Cette transmission intégrale, associée au V6 S, un châssis bien conçu et à l’excellente boite automatique à 8 rapports me semble être le choix le plus judicieux tant les performances sont déjà suffisantes et la bande-son tellement jouissive. Ce V6 de 3.0 litres respire tellement la santé qu’on se demande pourquoi on opterait encore pour le V8. On pourrait simplement regretter à la beauté de notre coupé, la possibilité de tomber le toit pour encore mieux profiter de ses vocalises. Le must ? Les borborygmes à l’échappement qui apparaissent à la suite de chaque rétrogradage. Je ne m’en lasse pas !
Là où j’ai par contre plus de réserve, c’est sur la présentation de l’habitacle moins en phase avec la pureté et l’élégance de la ligne extérieure. Les commandes, tombent certes bien en main, et les – superbes – sièges sport facturés en option sauront vous maintenir en toute situation, mais la finition et le choix de certains matériaux laissent néanmoins à désirer. Sur ce point, une Audi TT ou une Porsche Boxster font mieux.
Et si…
… je devais faire un choix pour cette fin d’année, ce serait assurément elle que j’inscrirai sur ma liste de noël ! Moteur, boite, châssis, tout y est ! Je signe où ?