L’avantage indéniable de la Fiat Tipo sur la concurrence c’est son air cossu. Elle a beau s’offrir pour 14.100€ avec le 1,4l essence de 95ch en finition Pop, elle n’a pas le look cheap que peuvent avoir certaines. Tout en rondeurs et formes soignées, elle se permet même des détails, si pas haut de gamme, tout à fait dans l’ère du temps. Certes, le modèle essayé et tout sauf bas de gamme, mais il est à vous pour 21.615€ et ne manque de rien. Que dit la concurrence ? Elle doit serrer les dents.
Pas de quoi pleurer dans l’habitacle, malgré une facture légère. Ne cherchez tout de même pas de fantaisies, tout est de plastiques et de tissus noirs. Le mélange, si l’on peut dire, est relevé d’une petite touche de beige sur les sièges. C’est fonctionnel, et propre. Notre finition Opening Edition +, tout haut de gamme, embarque le système multimédia à écran tactile de 5’’ seulement (le 7″ arrive avec le break et la Hatchback). Le GPS qui s’y loge est signé TomTom, comme sur les 500 essayées. Connections Bluetooth, USB et Aux sont évidemment de la partie. Parmi les raffinements, on notera le réglage lombaire pour le conducteur, la caméra de recul, la climatisation automatique, le régulateur de vitesse, et surtout de l’espace.
Beaucoup d’espace ! Si le look et l’équipement complet sont les premières qualités de la Fiat Tipo, l’espace est son luxe. Commençons par le coffre, dans lequel pourraient facilement rentrer deux cadavres (on ne sait jamais que les siciliens de la Cosa Nostra soient victimes de la crise). Ensuite, sur la banquette arrière, deux adultes trouverons leurs aises avec de l’espace en suffisance pour les jambes, mais une petite gêne en hauteur de plafond pour ceux qui font plus d’1m85.
Terminons par le conducteur et son passager. La planche de bord haute peut à première vue donner l’impression d’un mur. Mais ce qui choque le plus c’est la taille du volant : immense ! Ergonomiquement parlant ce n’est pas trop mal. Les commandes sont au bon endroit, et il y a des grands espaces de rangements facilement accessibles. On regrettera juste l’interface du GPS pas des plus simples, l’épaisseur des branches du volant et l’accoudoir central trop reculé. Petit mot vite fait sur les compteurs du tableau de bord très inclinés, une autre sensation bizarre quand on y porte attention. Autrement, il ne nous reste plus qu’à nous mettre en route vers l’arrière-pays lyonnais, ses coteaux et ses caves.
Le 1,6 Multijet de 120ch n’a aucune peine à mouvoir les 1345kg en ordre de marche de la Fiat Tipo. Il enchante par sa souplesse et sa puissance, un peu moins par son niveau sonore quand on le sollicite. Avec ce bloc, la Tipo se transformerait presque en petite sportive, si elle n’était pas souvireuse et que le diesel ne s’étouffait pas au-delà des 3.700 tours. Bref, les freins répondent présent autant que les accélérations. Et le train avant n’a pas trop de mal à encaisser les 120ch et 320Nm sur les routes très humides du Beaujolais. Le châssis est bon, et pourrait encaisser plus de puissance, mais ce n’est absolument pas nécessaire. On sera très curieux de tester les versions 95ch d’entrée de gamme, mais ce 1,6 Multijet fait de la Fiat Tipo une redoutable familiale. À l’aise sur autoroute pour relancer, en ville pour conduire souple, et en campagne pour se lâcher, il fera l’affaire 365 jours par an.
Rentrons de notre escapade sur les petites routes sinueuses, voir tortueuses, pour se fondre dans la ville. Spacieuse sans être un mastodonte, la Fiat Tipo sait se faufiler dans les petites ruelles du vieux Lyon. Si en la cravachant sur les routes montagneuses, le troisième rapport faisait l’affaire 85% du temps, en ville c’est le second qui récupère le premier rôle. Quel plaisir ce couple. En l’essorant jusqu’à la moelle, la consommation annoncée par l’ordinateur de bord était de 7,2l/100km. En calmant la conduite, elle retombe aux alentours des 5,5l/100km, pas tellement loin des 5,2l annoncés pour une conduite urbaine.
Plutôt appréciée dans les pays méditerranées, la berline tri-corps sera rejointe tout bientôt par une variante « compacte » à 5 portes, plus en vogue dans nos contrées. Un break fera également son entrée sous les projecteurs du salon de Genève. Tous trois seront fabriqués dans l’usine de Bursa en Turquie, un marché sur lequel la Tipo s’appelle Egea.
Et si …
… la Fiat Tipo marquait le retour de Turin aux avant-postes des petites berlines ? Low-cost mais pas cheap, elle est finalement pétrie de qualités.