Avec une fiche technique qui en ferait baver plus d’un, en plus des nombreux accessoires présents sur notre modèle d’essai; entendez par là une ligne d’échappements titane M Performance, un pare-chocs avant estampillé de carbone, et, surtout, une boite de vitesses manuelle (alléluia), difficile de passer inaperçu. On ne compte plus les coups de klaxon dans les embouteillages, les pouces levés et les regards curieux.
Malgré son look très agressif et peu discret (merci les bandes aux couleurs de la marque qui traversent en longueur la voiture), il en est tout à fait différent pour l’intérieur. La sellerie arbore un joli brun très sobre, tandis que les inserts carbone propres à la M3 sont remplacés par un plastique noir brillant, annulant tout à fait le look racing pourtant bien visible de l’extérieur.
Après une rapide inspection de la voiture, bien garée devant l’entrée du bâtiment de l’importateur, il est temps d’être fixé. Le six en ligne va-t-il autant nous faire vibrer que le V8 de sa prédécesseur? Oui, et plutôt deux fois qu’une. Nonobstant l’apparition des turbos, pourtant très peu audibles, ce retour aux sources est vraiment plaisant.
Même s’il ne manquerait plus que des numéros et quelques sponsors pour qu’elle se fonde parfaitement dans un peloton de course à Spa-Francorchamps, la M3, et c’est encore plus le cas depuis qu’elle s’est convertie aux turbos, s’avère être une voiture tout à fait vivable au quotidien. Par contre, les jantes 19″ qui équipent notre modèle d’essai rendent la voiture assez inconfortable sur le plan sonore. Quant à l’amortissement, pour peu que le réglage de la suspensions soit mis en « Confort », est plus que satisfaisant. Avaler les kilomètres dans cette berline rabaissée et bodybuildée ne pose aucun souci, et ce même à l’arrière, où on gagne quelques précieux centimètres au niveau des jambes par rapport à une Série 3. Merci les baquets !
Faisant partie des rares voitures sportives d’une telle puissance à encore être proposée avec une boite manuelle, la BMW M3 est capable d’apporter le petit plus aux puristes qu’une Audi RS4 ou Mercedes C63 ne peut pas offrir. Et, en dépit de la puissance et les appréhensions qu’un novice pourrait avoir en se mettant derrière son volant, la M3 met directement en confiance et ne demande pas plus de capacités de conduite (on ne parle pas de pilotage) que celles requises pour une voiture tout à fait banale. Néanmoins, toujours dans le but d’utiliser cette voiture quotidiennement, le choix de la boite automatique DKG peut très vite s’avérer utile, ne serait-ce que pour le septième rapport, qui diminue considérablement la consommation, en plus de réduire la tentation omniprésente d’attaquer le moindre virage.
Autre point positif; les assistances font très bien leur boulot. Nous avons eu l’occasion (malheureusement) de faire un beau petit bout de route sous la pluie, et, malgré la puissance et le fait qu’il s’agisse d’une propulsion, la voiture ne se manifeste pas et reste collée à la route. Même sur le sec en conduite sportive, la M3 reste plaquée au sol et s’inscrit dans les virages avec une précision digne d’une voiture de course. Le freinage est également au rendez-vous, mais on le doit très certainement aux énormes freins carbone céramique, tout de même facturés près de 7500 euros. La motricité est également bluffante. A 1500 tours/min en sixième, il suffit d’appuyer légèrement sur l’accélérateur pour que les turbos ramènent la voiture dans une plage de régime plus élevée.
Avec la paire de turbos installée sous le capot, on bénéficie des 550nm de couple à partir de 1800 tours/minute. Il n’est donc plus nécessaire d’aller titiller la zone rouge pour profiter pleinement de la puissance. Cela se ressent sur le budget carburant, qui est revu à la baisse par rapport aux anciennes générations.
Côté consommation, en utilisation sportive, il faudra compter environs 15 litres aux 100 kilomètres. En parvenant à lever un peu le pied droit, ce qui n’est pas simple, surtout avec la boite manuelle, on parvient à descendre sous les 11l/100km.
Afin de pouvoir adapter au mieux la voiture au style de conduite du conducteur, BMW a remplacé les quatre modes classiques, Eco Pro, Confort, Sport et Sport Plus par un système de réglage individuel. Il est donc possible d’opter pour une suspension en mode confort et pour une direction en sport plus par exemple. Deux boutons font également leur apparition sur le volant, permettant d’enregistrer deux configurations de conduite. Ainsi, nous avons configuré pour le mode « M1 » une voiture typée confort, et pour le « M2 », un setup en Sport plus. En une pression sur un bouton, la voiture se déchaîne ou se transforme en une berline un peu plus civilisée.
Et si… BMW était parvenu à nous créer le compromis ultime entre luxe, sportivité, efficacité et polyvalence, le tout en conservant l’âme du concept M3 ? Un seul regret? Celui d’avoir du la rendre le vendredi matin…