En présentant ses nouveaux RS Q3 et RS Q8, Audi a voulu assurer sa suprématie à tous les niveaux sur le segment des SUV survitaminés. Dans le cas du Q3, point de V8, mais bien le mythique cinq cylindres 2,5l, partagé avec les TT RS et RS 3. Disposant ici de 400 équidés pour 480 Nm de couple, le SUV dispose d’un gain de puissance de 33 chevaux en comparaison à sa précédente version.
En plus de profiter d’un design fondamentalement revu, le modèle a finalement succombé à la mode des SUV Coupés, bien qu’il soit encore possible d’opter pour la version “traditionnelle”, comme c’est le cas pour notre modèle d’essai. Le SUV “compact” s’est élargi de deux centimètres et a gagné dix centimètres en longueur, rien que ça ! Grâce à cela, il dispose d’un empattement de 2,68m (contre 2,60m auparavant), lui permettant de gagner considérablement en habitabilité. En ce sens, le coffre passe de 356 à 530 litres, le tout avec un accès plus large. Le Sportback dispose pour information du même volume de stockage dans le coffre !
A son bord, les passagers avant profitent d’un gain d’espace non négligeable. A l’arrière, l’évolution se ressent moins, mais permettra tout de même à des personnes du mètre quatre-vingt de voyager confortablement, même lors de longs trajets. Si l’extérieur se différencie du modèle précédent d’une manière bien plus transcendante que ce à quoi nous habituent les constructeurs allemands, c’est à l’intérieur que le dépaysement se ressent le plus.
A l’avant, le conducteur dispose d’un tableau de bord intégrant le système multimédia et toutes les commandes de confort du véhicule. Si l’ancienne génération se targuait déjà d’être très bien finie, cette nouvelle génération place encore la barre plus haut, avec des matériaux d’excellente facture et un assemblage proche du parfait, malgré une architecture presque « copiée/collée » de l’A1. Côté multimédia, l’interface s’axe désormais autour du désormais habituel Virtual Cockpit, épaulé par un écran tactile intégré dans la planche de bord. Ce dernier a été incliné de 10 degrés vers le conducteur, afin de faciliter l’utilisation du système. Le volant, également repensé, profite d’un nouveau design. Le client peut toujours opter pour une garniture en Alcantara.
Les sièges, pour leur part, restent typiques des modèles Audi RS. Des sièges baquet, ornés de surpiqûres contrastantes et du sceau RS. La sellerie, d’excellente qualité, est naturellement accompagnée d’une foule de réglages de position.
Enfin, à l’instar du modèle “grand public”, l’RS Q3 s’accommode de nombreux espaces de rangements dans la console centrale et les intérieurs de portières.
Visuellement, on peut constater que le modèle a bien grandi, à tel point de venir titiller les mensurations de son grand frère, le Q5. Sur cette version RS, équipée de freins carbone/céramique à l’avant, son style imposant est agrémenté par des jantes de 21 pouces. Les passages de roues sont également élargis de 10mm. A l’instar des dernières RS 6 et autres RS Q8, la sobriété des modèles d’antan est rangée au placard, pour quelque chose de moins… discret. En témoignent l’imposant bouclier avant et le diffuseur arrière, intégrant les sorties d’échappements cylindriques propres aux modèles RennSport.
Comme indiqué en début d’essai, “notre” RS Q3 est toujours animé par le charismatique cinq cylindres en ligne Audi. Malgré son adaptation aux normes européennes en vigueur, Audi a pu lui permettre de conserver sa cavalerie de 400 équidés, pour un couple de 480 Nm. Il est systématiquement couplé à une transmission intégrale Quattro et à une boîte double embrayage à sept rapports. Avec ce package, le SUV expédie le 0 à 100 km/h en seulement 4,4 secondes.
Avec moins de 50 centimètres en longueur, le cinq en ligne demeure très compact. En parallèle, ce nouveau bloc se montre plus léger de 26 kg que son prédécesseur. Ce gain est entre autres rendu possible par l’apparition d’un carter en aluminium, permettant à lui seul d’économiser 18 kg sur la balance. Il faut au final bien ça pour compenser la prise de poids globale de l’engin, mesurée à 135kg.
Sur route, à rythme soutenu, cet RS Q3 impressionne par son équilibre et ses faibles prises de roulis en virages appuyés. Ce châssis, visiblement bien né, est également supporté par un freinage “hybride”, constitué de disques acier à l’arrière et d’un kit carbone/céramique à l’avant. Ce comportement très sain n’en fera pas la sportive la plus amusante de la décennie, mais le paris d’offrir un SUV réellement dynamique est parfaitement atteint.
De plus, malgré l’apparition d’un filtre à particules, rendu obligatoire par l’Union Européenne, le RS Q3 parvient à séduire avec sa sonorité si particulière.
Avec son appartenance au groupe Volkswagen, le RS Q3 mise avant tout sur la carte de la polyvalence. Malgré un amortissement très dur en mode “RS”, le SUV se transforme en un simple Q3 body-buildé dès l’activation du mode confort. L’échappement permet alors de laisser échapper le minimum nécessaire de décibels , juste histoire de se rappeler que l’on évolue au volant d’une Audi RS.
Côté consommation, le cinq cylindres s’abreuve de sans plomb à hauteur de 10/12 litres par cent kilomètres. En optant pour une conduite en bon père de famille, il est possible de passer sous cette barre. L’inverse est également facilement réalisable.
Il faut finalement arriver au niveau de l’offre de prix pour trouver le principal défaut de ce gros jouet. Proposé “de base” à un prix de 62.900€ en Belgique, la note peut rapidement atteindre la barre des 90.000 euros. Exemple concret avec notre modèle d’essai, équipé des sièges Sport RS (2.760€), des sorties d’échappement noires (1020€), du hayon électrique (580€), du Shadow Look (1140€), des jantes 21 pouces (1020€) et des freins carbone céramique à l’avant (5030€). De nombreux accessoires mis bout à bout lui font atteindre un prix catalogue frôlant les 90.000€… hors remises.
Et si…
Le SUV ne pourra jamais procurer les sensations d’un coupé au rapport poids/puissance intéressant, il faut avouer que les RS Q3 et RS Q8 (pour ne citer qu’eux) peuvent devenir de réelles armes face à de “pures” sportives. Preuve en est avec les chronos réalisés sur le Nürburgring.