Quel drôle d’engin cette Pulsar GT. Alors que l’on s’attend à une compacte sportive flanquée de quelques détails évocateurs, on se retrouve en réalité face à une Pulsar… banale ou presque. Certes, les roues hiver de 16 pouces n’aident pas, mais les feux avant assombris lui confèrent un regard plus agressif. La calandre en nid d’abeille, et le diffuseur en imitation carbone tentent aussi d’ajouter un supplément d’âme. Mais pour le reste, rien d’extravagant ou de « bling bling ». Certains apprécieront son allure banale, d’autres moins.
A l’intérieur, il en est de même. Et une fois de plus, le blason GT se voit écorché. Seuls quelques rappels imitant le carbone viennent habiller le tableau de bord. On aurait espéré un volant à méplat et une finition plus sportive mais non. Même les sièges, pourtant habillés de cuir, n’offrent pas un maintien latéral supplémentaire. Certes, on ne s’attend pas à avoir deux baquets Recaro mais Nissan aurait tout de même pu fournir un effort sur ce point. Coté esthétique et look, cette Pulsar GT ne remporte donc pas vraiment les suffrages. Du moins, pas si on la considère comme une GT. Admettons tout de même que la finition intérieure est soignée et que le tableau de bord présente plutôt bien avec son style épuré. L’habitacle se veut vaste et confortable pour 4 adultes. Même le coffre n’a pas à rougir de sa contenance.
Sous le capot des constructeurs, les moteurs à essence ont à nouveau le vent en poupe. Ceux-ci n’hésitent plus à étoffer leurs offres et Nissan n’y échappe pas. La Pulsar GT gobe un petit 1.6 DIG-T. Grace au turbo, celui-ci délivre la puissance de 190 ch. Ce dernier permet à la concurrente de la Golf d’abattre le 0 à 100km/h en moins de 8 secondes. Nouveau moteur? Que nenni! Nissan profite du groupe et pioche dans la banque d’organes de Renault. Ce 4 cylindres n’est autre que celui de la Clio RS. La Pulsar GT embarque donc un coeur à la fibre sportive, il est vrai habitué à mouvoir quelques kilos en moins.
Pourtant, une fois sur la route, on commence par regretter la position de conduite trop haute et une direction trop légère pour une sportive. Le 1,6l se montre creux sous les 4000 tr./min. mais la Pulsar GT dévoile tout son potentiel une fois passé ce palier. Le turbo accuse un certain temps de réponse mais une fois en marche, celui-ci remplit bien son rôle. Malheureusement, l’explosivité est bridée par un étagement long de la boite manuelle. Cela incite à devoir jouer régulièrement du levier pour la relancer mais sa manipulation est fort heureusement agréable. On pourra la préférer à la boite automatique à double embrayage.
Au fil des kilomètres, on constate que la suspension est ferme mais malgré ça, la Nissan Pulsar GT accuse un léger roulis en conduite dynamique. Ce qui n’empêche pas l’ensemble d’apparaître équilibré. La motricité est bien aidée par un différentiel électronique mais pas par les conditions météo de l’essai. Dans ce domaine la Pulsar est pourtant loin d’égaler les références de son segment. Elle saura cependant surprendre plus d’un malin au volant de son allemande. Excellente nouvelle, la consommation est mesurée et durant l’essai la moyenne ne dépassera jamais les 6,5 litres.
L’équipement est pléthorique, avec une caméra de stationnement à 360°, un avertisseur d’angle mort et un freinage d’urgence autonome. Cette Pulsar GT ne présente dans l’absolu pas de réel défaut, si ce n’est un mauvais positionnement marketing de par son appellation. Pas du tout GT, elle est d’avantage la déclinaison haut de gamme de la Pulsar. Idéale pour qui veut une voiture suffisamment puissante, confortable, discrète et économe.
Et si…
… Nissan revoyait la signification de l’appellation GT? Oubliez la fibre sportive, et prenez-la pour ce qu’elle est vraiment, et elle prendra tout son sens. Elle offre les qualités d’une compacte haut de gamme à un tarif compétitif.