En apparence d’abord. Pas de révolutions dans le dessin, une Audi restera toujours une Audi. Le style sobre évolue depuis des années autour de la calandre Single Frame par des touches subtiles. Cette génération au nom de code B9 s’offre des traits de plus en plus taillés à la serpe. Malgré une découpe des feux arrières en 3D, comme sa lointaine cousine 911, le dessin n’est pas ce qu’on appelle glamour. C’est simple, chic et rigoureux.
L’habitacle est dans la même veine : espace à gogo, assemblages rigoureux et design épuré. Pas de doute, on est dans une Audi de ces dernières années. « Notre » A4 ne se montre pas aussi chaleureuse qu’une Mercedes Classe C équipée de la boite automatique et des placages en frêne noir. Il est vrai que cet exemplaire de l’Audi A4 n’est pas folichon dans sa configuration. Entre une carrosserie gris anthracite, des jantes sans fioriture, le noir du cuir et le gris claire des autres habillages de l’habitacle, cette Audi A4 1,4 TFSI est aussi joyeuse que l’Allemagne de l’Est à l’époque du mur. Le tableau mérite une mise en couleur.
Question discrétion en revanche, elle en connait un paquet. L’Audi A4 en Belgique c’est parfait pour se fondre dans la masse tellement il y en a sur nos routes. La raison de ce succès est simple, elle représente un très bon choix rationnel pour qui veut une familiale confortable et pétrie de qualités routières. À condition d’y consacrer un bon budget quand même. Allemande oblige, la liste d’option à cocher est très longue. Ainsi cette A4 avec son petit moteur 1,4l TFSI commence à 30.310€ avec la boite S-Tronic, mais se chiffre à plus de 50.000€ avec toutes les options présentes.
Un petit moteur essence ? Un choix que le consommateur belge qualifierait de curieux. Forcément, le couple est moins élevé et la boite automatique laisse échapper quelques à-coups à faible charge. Tout comme parfois elle semble hésiter avant de monter un rapport. Une fois en route, on apprécie le comportement dynamique de l’Audi A4, au train avant léger et précis. Un des avantages d’un petit moteur, forcément moins lourd qu’un gros diesel. La boite suit sans problème un rythme élevé. À condition de la commander par les palettes au volant, ou d’utiliser le levier fonctionnant dans le mauvais sens.
Et le moteur dans tout ça ? Avec 150ch pas de doutes, il a de quoi propulser l’A4 comme il se doit. À condition de ne pas hésiter à enfoncer l’accélérateur franchement à quelques occasions, de par son faible couple. Il est bruyant en accélération, et tremblote comme un alcoolique en manque au ralenti. Dans une circulation urbaine fluide il s’en sortira avec une moyenne honorable de 6,5l/100km. Mais dès que la circulation se densifie, son penchant pour la boisson refait surface. Ce qui reste similaire à un diesel au final.
En ville on apprécie le confort de suspension, et la légèreté de l’assistance de direction. Sur autoroute au se félicite de l’insonorisation et du confort global. Les longs trajets ne sont pas à craindre, d’autant plus que le coffre pourra avaler sans mal des bagages de départ en vacance. Dans le trafic, l’Audi A4 que nous essayons est équipée de l’assistant embouteillage. Il aide le conducteur à rester sur la bonne trajectoire, tenant compte des voitures environnantes tant que la vitesse ne dépasse pas 65km/h. Ce n’est pas vraiment de la conduite autonome, mais Audi s’en approche.
Les embouteillages sont donc le moment de faire connaissance avec la technologie embarquée. La première chose que l’on remarque, déjà en montant à bord, c’est la présence d’un écran couleur entre les deux compteurs. S’il en reprend les mêmes fonctions, ce n’est pas encore le Virtual Cockpit et son unique écran intégrant les compteurs comme sur la Passat essayée début 2016.
L’AudiConnect, à l’interface facile, intègre un hotspot Wifi. Apple CarPlay et Android Auto sont aussi de la partie, tout comme l’Audi Phone Box. La « box » est en fait l’accoudoir central, et le principe est simple : dès qu’un smartphone équipé de la technologie NFC est placé dans l’accoudoir, il est connecté à la voiture. Et il peut aussi être rechargé par induction. On n’arrête pas le progrès.
Et si …
… le « petit » 1,4TFSI remplaçait aisément un plus gros diesel ? En l’état, l’Audi A4 manque d’un rien de couple, mais pas de raffinements technologiques.