Dès le départ, donné sous un ciel bleu mais sur une piste trempée, les choses étaient un peu tronquées puisque les pilotes – tous chaussés en pneus pluie – devaient s’élancer derrière la voiture de sécurité. Une aubaine pour les Red Bull toujours très à l’aise dans ces conditions et qui voyaient là une occasion de titiller les Mercedes. Au bout de trois tours sous neutralisation, Hamilton signifiait déjà à son équipe que la piste serait bientôt bonne pour chausser les intermédiaires.
Les bolides étaient lâchés au sixième tour et immédiatement, Hamilton prenait quelques longueurs sur Rosberg sous la menace pressante des Red Bull tandis que nombreux étaient ceux qui rentraient au stand pour passer les gommes intermédiaires, Raïkkönen le premier. Verstappen donnait tout pour passer Rosberg avec une RB12 plus à l’aise alors que son équipier entrait au stand un tour après la relance, repartant à la limite du “unsafe release”.
Première victime de ces conditions, Pascal Wehrlein se plantait dans un bac à gravier après avoir subi de l’aquaplaning en sortie du virage 1, provoquant une Virtual Safety Car. Hamilton en profitait pour changer ses gommes suivi de Rosberg et Verstappen et Perez, tous ressortant aux quatre premières places devant Ricciardo, la course reprenant au huitième tour. Hamilton se ménageait un écart confortable de 5″, creusant l’écart assez rapidement sur une piste qui tarde traditionnellement à sécher, la partie arrière étant quasi sèche alors que le reste était encore bien mouillé. Ericsson abandonnait sur un souci moteur au douzième tour. Romain Grosjean connaissait lui aussi un souci le contraignant à ranger sa Haas derrière le rail quelques boucles plus tard.
Décidément très à l’aise dans ces conditions, Verstappen revenait dans le sillage de Rosberg alors que Vettel chaussait les Mediums au seizième tour, l’Allemand étant bloqué derrière Massa, Hulkenberg et Alonso. Pendant ce temps Max faisait l’extérieur à Nico et offrait un peu de spectacle, le Néerlandais signant le tour le plus rapide dans la foulée.
Verstappen rentré deux tours plus tard que les Mercedes repartait intercalé entre elles. Mais Rosberg retrouvait de sa superbe avec la piste asséchée, signant le meilleur tour à ce moment-là de la course, Verstappen lui répondant du tac au tac, puis Hamilton faisait de même alors que Ricciardo parvenait à dépasser Perez pour la quatrième place au 22ème tour. Verstappen sortait large au premier virage, permettant à Rosberg de réduire l’écart avec une Mercedes de plus en plus à l’aise. Les têtes à queue et sorties se multipliaient généralement sans conséquences si ce n’est pour Haryanto qui abandonnait. Le plus illustre était Hamilton qui commettait la même “erreur” que Verstappen plus avant, les écarts se resserrant, même si le Britannique conservait un viatique confortable.
Après 32 tours, Rosberg était dans l’aspiration de la Red Bull, mais rattraper Verstappen est une chose, le dépasser en est une autre. D’autant plus que Nico ne pouvait pas se permettre de risquer l’accrochage face à un Max qui lui n’a rien à perdre, mais il trouvait l’ouverture au 38ème tour. Derrière ces deux-là, Ricciardo, Perez et Raïkkönen suivaient chacun en solitaire.
Avec 13 tours encore à couvrir et plus de 8″ de retard, Rosberg ne lâchait rien mais ne devait plus espérer grand chose. Plus loin dans le Top 10, Vettel écopait de 5″ de pénalité pour avoir forcé Massa à sortir de la piste lors de son dépassement sur le Brésilien. Au volant de l’autre Ferrari, Raïkkönen se rapprochait à grandes enjambées de la Force India de Perez pour lui disputer la cinquième place, les gommes du Finlandais semblant plus fraîches que celles du Mexicain.
Coup de théâtre à cinq tours de l’arrivée quand Rosberg rencontrait un souci de boite de vitesse qui le contraignait à faire un reset électronique et l’empêchait d’utiliser le septième rapport, devant passer directement de la 6 à la 8. Handicapé par ce problème, il voyait Verstappen fondre sur lui. Le pilote à l’étoile était mis sous investigation pour avoir reçu des informations non-autorisées de la part de ses ingénieurs, la décision des commissaires devant être prise après la course.
Dans un fauteuil, Lewis Hamilton remportait son Grand Prix à domicile, réduisant encore l’écart sur Nico Rosberg au championnat et revenant à quatre points.
Vainqueur : Lewis Hamilton – Mercedes
Deuxième : Nico Rosberg – Mercedes
Troisième : Max Verstappen – Red Bull-Tag-Heuer
Quatrième : Daniel Ricciardo – Red Bull-Tag-Heuer
Cinquième : Kimi Raïkkönen – Ferrari
Sixième : Sergio Perez – Force India-Mercedes
Septième : Nico Hulkenberg – Force India-Mercedes
Huitième : Carlos Sainz Jr – Toro Rosso-Renault
Neuvième : Sebastian Vettel – Ferrari (pénalité de 5″)
Dixième : Daniil Kvyat – Toro Rosso-Renault