A-M : Didier Van Dalen, après trois manches du TCR BeNeLux, vous occupez avec Amaury Richard la 10e place au classement des pilotes avec deux podiums à la clé. Quel regard portez-vous sur cette première partie de saison ? Etait-elle conforme à vos attentes ?
En partie. Je rappelle qu’on a commencé la saison avec Delahaye sans se mettre la pression ni d’objectifs précis. De plus, Amaury et moi avons débarqué en TCR sans la moindre expérience. Le pas à franchir était donc important. Puis on a commencé à se montrer compétitifs, et c’est bien là tout le positif de cette première partie de saison.
Du côté des résultats bruts, c’est vrai qu’on n’a pas toujours été très chanceux. Il y a eu le podium d’Amaury à Spa puis je me suis fait piégé à Zandvoort alors que j’étais en tête du Sprint 2, pareil pour Amaury dans son sprint à lui. Malgré tout, je crois qu’on n’a montré mériter notre place cette année dans la série, même mieux qu’on pouvait jouer le podium à chaque course.
A Zolder, la malchance s’est un peu estompée avec mon podium dans le Sprint 1 malgré quelques soucis de cardan. En résumé, la poisse nous a touché en début de saison mais on va tout faire pour encore se montrer d’ici la fin du championnat.
Marc Van Dalen : “le TCR est l’avenir du sport automobile en Belgique !”
Que pensez-vous du niveau général proposé par la compétition ?
Ca a fait beaucoup de bien d’accueillir une nouvelle série comme le TCR et l’on a vu l’engouement que ça a généré auprès du public. Maintenant, le niveau en piste est très relevé. On l’a bien vu avec des pilotes chevronnés comme Tiago Monteiro ou Norbert Michelisz qui ne nous ont pas tournés en ridicule, loin de là. Rien qu’à regarder les chronos réalisés en qualifications ou en course, quand dix voitures se tiennent en à peine une demi-seconde, tout est dit. Chez tous les concurrents, il y a une vraie recherche de performance qui est assez impressionnante.
Depuis l’entame de la saison, vous partagez votre volant avec Amaury Richard. Comment se passe la cohabitation entre vous ?
Chez Delahaye, l’ambiance est excellente, y compris avec les autres VW Golf. Notre objectif est de nous entraider donc pas de compétition « malsaine » entre nous. Je m’entends très bien avec Amaury, que ce soit durant les week-ends de compétition ou en-dehors. J’ai eu la chance de le connaître alors qu’il était tout jeune, j’ai même couru contre son père en Fun Cup il y a quelques années, c’est dire ! (Rires)
Notre bonne entente vient aussi du fait qu’on est très complémentaires. Lui possède un pilotage beaucoup plus inspiré de la monoplace, moi sans doute un peu plus de maturité dans les catégories de type « voiture » même si je n’ai que 25 ans (rires). On arrive ainsi à se partager pas mal d’informations et c’est là l’une des clés de notre duo, je pense.
A l’instar des frères Mondron ou d’Alexis Van de Poele, votre nom est synonyme de réputation dans le sport automobile belge. Avoir “Van Dalen” marqué sur sa voiture, est-ce plutôt un atout ou une pression supplémentaire sur vos épaules ?
Un peu des deux. En ce qui me concerne, j’ai eu la chance d’avoir un père (Thierry Van Dalen) qui courrait déjà en compétition, qui m’a beaucoup appris du pilotage et qui continue à me donner des conseils.
Vis-à-vis de Marc Van Dalen et Kronos Events (le promoteur dur TCR BeNeLux, ndlr.), il se montre naturellement plus impartial et il nous arrive de discuter des courses. Avoir un nom un peu connu reste un avantage comme il met aussi un peu la pression. Mais quoi que les gens pensent, on a prouvé avoir notre place dans ce championnat en tant que pilotes et non en tant que “fils de”.
Parlons un peu bagnole. Après trois manches à son volant, comment trouvez-vous la VW Golf ? A-t-elle encore des lacunes à gommer ?
On a une très bonne voiture, aucun doute là-dessus. Le châssis était déjà bien né et l’équipe a fait en sorte qu’il progresse bien sur la saison. L’une des difficultés de ce type de voiture est de pouvoir mettre les freins arrières à bonne température. De ce côté-là rien à signaler non plus. Non, le seul petit bémol concerne la vitesse de pointe. La Golf reste assez massive et face aux Honda ou à l’Opel, on perd parfois du terrain en ligne droite.
Sur les six pistes visitées par le TCR BeNeLux cette saison, est-ce qu’une a votre préférence ? Et pourquoi ?
En bon Belge, je ne mentirai pas en disant que Spa-Francorchamps reste l’un de mes circuits favoris. Sinon, Zandvoort reste un endroit toujours très agréable à visiter. Le décor y est franchement magnifique et j’aime beaucoup les enchainements de virages entre les dunes. Enfin, une petite mention à Mettet, qui représente une belle chance pour beaucoup de pilotes en Belgique. On y a roulé pour la première fois avec une TCR cette semaine (le mardi 20 septembre, veille de l’interview, ndlr.) et les sensations sont bonnes. Vivement qu’on y soit pour la finale !
Mais avant une petite escale à Colmar-Berg, au Luxembourg (suivie d’une manche à Assen).
C’est une piste assez spéciale. On y a déjà fait quelques tests avec la voiture en avant-saison et une fois en piste, c’est comme si l’on perdait tous nos repères de pilotage acquis sur les autres circuits. Les dégagements ne sont pas énormes, les rails de protection pas fort nombreux. On voit que c’est encore un circuit « brut ». Mais tout ça fait partie de la course auto, en tant que pilote on doit s’adapter au tracé et non l’inverse. Ca risque malgré tout d’être particulier et à nous de modifier notre pilotage en fonction du terrain, y compris lors des bagarres en peloton.
En parlant de bagarre, on a été servi depuis le début de saison ! Une passe d’armes vous reste en mémoire ?
Sans hésitations, le Sprint 1 à Zolder où j’ai fini deuxième en étant parti septième ! Ca se jouait au dixième près, portière contre portière et je devais être incisif à tout moment. Vraiment un souvenir très sympa.
Pour conclure, si nous avions une baguette magique, quelle voiture voudriez-vous piloter un jour et dans quelle compétition ?
(Réflexion) N’étant pas un grand fan de monoplace, je pencherais plus pour une bonne Porsche 911 RSR dans le championnat du monde d’endurance (WEC), pourquoi pas !
Une interview réalisée avec l’aimable collaboration de Xavier Maes.
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