Le départ représentait un premier temps fort de ce Grand Prix et, parmi les favoris, Daniel Ricciardo s’élançait en super-tendres, contrairement à ses adversaires chaussés de gommes tendres. Lorsque le feu passait au vert, Hamilton s’élançait parfaitement alors que Ricciardo et Raïkkönen bondissaient et profitaient du premier virage pour s’emparer respectivement de la deuxième et de la quatrième places tandis que Vettel et Verstappen terminaient le premier tour au coude à coude, chaussés de gommes différentes.
Plus loin, Bottas subissait une crevaison et repassait par son stand, à l’instar de Hulkenberg qui devait renoncer. Belle performance des McLaren boys qui intégraient rapidement le Top 10, Alonso neuvième devant Button, là où les Haas de Grosjean et Gutierrez y frappaient à la porte. Plus loin, Perez était heurté par une Toro Rosso et perdait de nombreuses places. Devant, Rosberg devait résister à la pression de la Ferrari d’Iceman. De manière générale, les 6 premiers se tenaient dans des écarts relativement serrés en ce début d’épreuve, même si le leader se ménageait un peu d’avance.
Ricciardo et Raïkkönen plongeaient dans la voie des stands pour chausser des tendres au terme du huitième tour et repartaient en huitième et dixième positions, le Finlandais devant se défaire de Button. Verstappen imitait son équipier un tour plus tard mais ne restait derrière son équipier et Kimi. Se retrouvant deuxième, Rosberg ne s’énervait pas et ravitaillait avant le onzième tour, repartant en médiums neufs. Il ressortait des stands derrière Ricciardo et avec Raïkkönen dans son sillage immédiat. Hamilton effectuait son premier arrêt au tour suivant et gardait la main chaussé de tendres. De manière assez surprenante, Vettel – parti en super tendres usagés – restait le plus longtemps en piste, menant un temps la course avant de s’arrêter au bout de 14 boucles et de repartir en tendres sixième à quelques secondes de son équipier, passé par Verstappen peu avant. Les stratégies “pneus” différentes d’un pilote à l’autre promettaient une course intéressante.
Déchainé, Max la menace revenait fort sur Rosberg – il est vrai équipé des gommes les moins performantes en théorie – tandis que Gutierrez devait renoncer après que sa Haas ait perdu les freins, une mauvaise habitude dans le chef des monoplaces américaines. En tête, Hamilton creusait l’écart sans s’envoler totalement tandis que l’autre Mercedes ne cédait pas à la pression de la deuxième Red Bull, attendant le moment où ses gommes mediums prendraient le dessus sur les tendres du Néerlandais qui n’épargnait pas ses enveloppes ni sa monture.
Raïkkönen était le premier du Top 6 à observer son deuxième arrêt, se relançant en super tendres usagés au 26ème tour. Ricciardo chaussait lui des tendres neufs au tour suivant, faisant peut-être le pari d’aller au terme de la course sans repasser par la pit lane. Gros cafouillage pour son équipier qui perdait énormément de temps lors de son arrêt après être rentré sans que son équipe ne s’y attende. Il repartait lui aussi en mediums mais derrière la Ferrari de Raïkkönen. Las, la monoplace du Néerlandais se retrouvait au ralenti, à priori en proie à un souci moteur, et se rangeait derrière le rail pour abandonner. De quoi provoquer une Virtual Safety Car. Les deux Mercedes sautaient sur l’occasion pour chausser des gommes mediums neuves alors que la Red Bull rescapée et les Ferrari s’étaient arrêtées peu avant sous régime de drapeau vert. Rosberg conservait l’avantage sur Ricciardo avec l’assurance de ne plus devoir s’arrêter, les trois premiers étant équipés de gommes mediums.
Au 39ème tour, Kimi passait une troisième fois au stand mais s’arrêtait peu après être reparti en raison d’une roue mal fixée, perdant du coup de gros points. Tout bénéfice pour les équipes du milieu de classement qui y gagnaient une possibilité de marquer des points, Romain Grosjean intégrant le Top 10 et pouvant entrevoir un bon résultat pour Haas à domicile. Derrière Hamilton, Rosberg, Ricciardo et Vettel, la bataille faisait rage entre Sainz et Massa pour la cinquième place, suivis de près par Alonso. Ces trois-là offraient aux spectateurs neutres – ou pas – une bonne raison de ne pas vaquer à d’autres occupations, le quatuor de tête n’instillant plus guère de suspense. Perez, Button et Grosjean ne pouvant plus être inquiétés à la régulière pour compléter le Top 10.
Très en verve, Fernando Alonso plaçait une attaque dans le 52ème tour sur la Williams de Massa et passait le Brésilien dans le secteur 3 – le complexe sinueux de fin de tour – en piquant son ex-équipier au freinage, les deux monoplaces se touchant. Tout profit pour la Toro Rosso de Sainz qui pouvait respirer un peu. Vettel passait une dernière fois au stand pour chausser des super tendres usagés pour les deux derniers tours et décrocher le meilleur tour en course. Alonso rattrapait Sainz au moment où Massa repassait par son box pour changer de pneus après une crevaison lente – l’incident avec la McLaren étant placé sous investigation après la course – le vétéran espagnol prenant finalement le dessus sur son cadet.
Au passage du drapeau à damier, c’était donc Hamilton qui s’offrait une quatrième victoire à Austin – son cinquantième succès – devant Rosberg et Ricciardo. Le leader du championnat concède donc 7 points à son rival qui revient à 26 unités, tandis que Ricciardo conforte sa troisième place, à l’instar de Red Bull face à Ferrari.
Vainqueur : Lewis Hamilton – Mercedes
2ème : Nico Rosberg – Mercedes
3ème : Daniel Ricciardo – Red Bull/Tag Heuer
4ème : Sebastian Vettel – Ferrari
5ème : Fernando ALonso – McLaren/Honda
6ème : Carlos Sainz – Toro Rosso/Ferrari
7ème : Felipe Massa – Williams/Mercedes
8ème : Sergio Perez – Force India/Mercedes
9ème : Jenson Button – McLaren/Honda
10ème : Romain Grosjean – Haas/Ferrari