Le quatre cylindres n’est en effet qu’un retour aux sources pour Porsche, souvenons nous que la mythique 356 est née avec celui-ci. L’appellation 718, fait d’ailleurs son “come-back”, car elle n’en est pas à son premier coup de maître, avec celle des années 50, qui a fait parler d’elle, notamment par son palmarès en endurance. Le choix d’amputer deux cylindres est probablement la plus grosse révolution du Cayman S, en milieu de vie, qui lui permet entre autres, de rester compétitif face aux nouvelles normes qui consistent à réduire les émissions de CO2. Le downsizing est un passage obligatoire pour les constructeurs, et qui n’est pas à considérer comme un point négatif. Protéger notre planète tout en conservant un plaisir redoutable (juste différent) et en décuplant les performances… What else?
Contrairement à la version normale que nous avons pu tester sur le Boxster (lire notre essai), la version S a été allégée d’un turbo, tandis que celui restant se voit doté d’une géométrie variable, lui permettant d’afficher des performances record. Le quatre cylindres embarque en effet 350 chevaux et développe un couple de 420 Nm, lui faisant abattre le 0 à 100 km/h en 4,4 secondes.
Pour les plus puristes d’entre nous, Porsche nous laisse toujours le choix d’y adjoindre une boite mécanique à six rapports ou la célèbre boite à double embrayage PDK.
Malgré toutes les idées reçues quant au retour aux quatre cylindres sur un coupé Porsche, nous avons été positivement surpris par son efficacité et sa sonorité. Ça pétarade à chaque décélération et le son à l’échappement est très rocailleux, dans la plus pure tradition du constructeur de Stuttgart. Le charme est différent, mais n’en est pas moindre. Ce nouveau bloc proposé par Porsche a le mérite de s’être adapté à son marché tout en améliorant son potentiel. De plus, il reste possible d’opter pour l’ajout de l’échappement sport, qui lui rajoute une note d’agressivité sur toute sa plage de fonctionnement.
Grâce au turbo à géométrie variable, les 420 Nm de couple sont exploitables dès 2000 tours/min. Bref, plus besoin de monter en régime comme sur l’ancienne version pour commencer à exploiter la belle. Le moteur est efficace sur toute sa plage de fonctionnement et affirme des relances très flatteuses, même à bas régime. Un bon point qui nous fait venir sur l’aspect pratique du véhicule. Grâce à la suspension adaptative, le 718 Cayman jouit d’une extrême polyvalence, avec un amortissement et un confort global qui est plus que satisfaisant (malgré ses jantes Carrera S 20 pouces). La suspension peut de plus être ajustée par la simple pression d’un bouton, rigidifiant cette dernière afin de procurer encore plus de sensations aux occupants. Même en essayant de garder à l’esprit que c’est une sportive pure et dure, tout porte à nous démontrer qu’elle est bel et bien utilisable au quotidien, contrairement à beaucoup de véhicules de sa catégorie.
A l’intérieur, Porsche nous a choyé, comme d’habitude. Notre modèle d’essai embarquait le système Connect Plus, ajoutant tout un panel de fonctionnalités telles que l’Apple CarPlay ou Android Auto au système multimédia de série, déjà bien fourni au passage. En outre, le Connect Plus permet de connecter la voiture à internet par le biais d’une carte SIM à installer dans la console. Grâce à cette connexion, le système est ainsi capable de proposer des services tels que le trafic en temps réel, en plus d’un catalogue d’applications qui est amené à évoluer. A notre grand étonnement, le pack Keyless faisait partie des options de « Notre » Cayman. Heureusement, Porsche a conservé un stick à tourner, comme on le ferait avec une clé traditionnelle. Et oui, démarrer une Porsche, c’est sacré !
L’habitabilité et la finition du Cayman ne faillit pas à l’image du constructeur Allemand. L’espace à bord est lui aussi très convenable, avec pas mal de rangements par-ci par-là. Bien qu’étant une stricte deux places, Porsche ne fait pas de jaloux quant à l’aménagement des espaces de stockages. Le 718 possède deux coffres, qui avouent un volume de chargement plutôt flatteur et qui ne freinera pas les utilisateurs à s’offrir une escapade dans les montagnes pendant un week-end complet. Pour les passionnés un peu plus pointilleux, l’intérieur est personnalisable à la carte, offrant une multitude de possibilités à son propriétaire quant aux couleurs et matériaux utilisés.
Après avoir inspecté l’intérieur, il est justement temps de la tourner cette fameuse “fausse” clé. Pour cet essai, pas question de rentrer à la rédaction par les autoroutes. On s’éloigne de la capitale au régulateur pour rejoindre les routes sinueuses de la vallée de la Molignée, bien connues des motards et des amateurs de beaux paysages. En pleine semaine, une belle journée ensoleillée, soit les conditions idéales pour tester le Cayman S. Affichant une consommation de 8l/100km à la sortie des grands axes, il ne nous reste plus qu’à enclencher le mode sport et à passer le levier de la boite PDK en séquentiel, histoire de pouvoir exploiter le potentiel de la “petite” sportive.
Les premiers enchaînements arrivent, et là, très vite, on se rend compte de l’efficacité redoutable du Cayman. Pour rappel, avec son flat-four positionné de façon stratégique au centre du châssis, l’équilibre en est époustouflant et vous laisse presque l’impression d’être un pilote de course, tant son utilisation raisonnable paraît simple. Du jamais vu dans ce que nous avons eu le privilège de tester à ce jour depuis le lancement de la section automobile voici maintenant deux bonnes années. La sportive vire à plat comme jamais, et offre un sentiment de sécurité remarquable.
Ce 718 Cayman a une vraie ligne de sportive, avec toutes les contraintes que cela comprend. Une assise très basse, une visibilité réduite et des mensurations particulières. Mais ça n’empêche qu’avec les différentes assistances disponibles en option, la manœuvrer est un véritable jeu d’enfant.
Et si…
Le Cayman était le compromis ultime pour allier sportivité et polyvalence?
Essai rédigé en collaboration avec Nathan Paternotte.