Depuis 1963, la Porsche 911 a toujours su rester à la page en terme de technologie et d’innovations techniques, le tout en conservant à la perfection les traits du modèle, de génération en génération.
Mais, pour la première fois, la 911 doit désormais composer avec les nouvelles normes écologiques, devenant très contraignantes sur le segment des sportives. L’apparition du turbo s’étant généralisée à la plupart des déclinaisons du coupé depuis la mise à jour de la 911 type 991, cette 992 poursuit dans cette voie, et sera également la toute première 911 à recevoir une motorisation hybride, dans les années à venir.
Pour être en mesure d’embarquer les futures batteries et le moteur électrique, cette nouvelle 911 évolue encore de 2 centimètres en longueur et de 4,5 centimètres sur sa largeur. Sur notre Carrera S d’essai, le choix des jantes s’articule systématiquement autour de roues de 20 pouces pour l’avant et de 21 pouces à l’arrière. La Carrera “de base” peut quant à elle se contenter de roues 19 pouces à l’avant et de 20 pouces à l’arrière.
En dehors de cette prise de taille et de masse (environ 50 kg par rapport à la 991.2), les changements esthétiques les plus flagrants se distinguent à l’avant et à l’arrière. La face reçoit un nouveau capot, rappelant directement celui de la première 911 (type 901). Nous remarquons également l’apparition d’un nouveau pare-chocs, plus agressif. L’arrière évolue aussi, avec un nouveau bouclier, dans lequel les sorties d’échappement sont remontées et disposées de part et d’autre de la plaque d’immatriculation. La nouvelle signature lumineuse avec la barre LED est désormais proposée de série. Sur la 991.2, elle était encore réservée aux 911 équipées de quatre roues motrices. C’est finalement sur son profil qu’elle évolue finalement le moins. La seule nouveauté concerne l’apparition de nouvelles poignées rétractables pour l’ouverture des portières, proposées… en option.
A son bord, le changement avec la précédente génération est plus radical. La planche de bord a été entièrement repensée pour accueillir le nouvel écran de 10,9 pouces, issu de la Panamera. Un peu plus bas, la console centrale est également métamorphosée. Les boutons physiques laissent désormais place à une interface plus pratique et simplifiée. L’imposant levier de vitesse de la boîte PDK a pour sa part été remplacé par un petit joystick, rendant impossible les rétrogradages au levier. Il faut donc désormais se contenter des palettes au volant, puisque la boîte mécanique n’est plus proposée sur cette Carrera S.
Du côté du poste de pilotage, pas mal de modifications ont aussi été apportées. Si le compte tour est encore en partie analogique, tous les autres compteurs sont désormais numériques. Grâce à cela, les compteurs, transformés en écrans, permettent d’afficher beaucoup plus d’informations, telles que la consommation, les modes de conduite, … Enfin, les sièges, repensés, peuvent descendre d’un demi centimètre supplémentaire. Leur maintien est irréprochable, au même titre que leur niveau de confort. A l’arrière, ne comptez pas sur la prise de quelques centimètres par-ci par là pour espérer y caser plus que des sacs ou deux enfants en bas âge. Le coffre situé à l’avant s’avère toujours être très pratique (pour les sacs ou les courses, pas les enfants… quoique) !
Sans grande surprise, la qualité de finition, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, reste parfaite. Comme d’habitude, les clients pourront opter pour des possibilités de personnalisation quasi infinies.
Cette nouvelle 992 a réalisé un véritable bond en avant en matière de connectivité et de technologie embarquée. Par défaut, la voiture est désormais proposée avec la navigation en ligne et le Porsche Connect Plus. Pour agrémenter cela, il est possible d’opter pour d’excellents haut-parleur Bose, Burmester, ou pour la radio DAB. Au niveau des assistances, la Carrera S est livrée de série avec le système d’avertissement et d’assistance au freinage, capable de détecter un risque de collision avec des objets en mouvement. Porsche a développé le mode Wet comme équipement de série. Cette fonction détecte l’eau sur la route, conditionne les systèmes de commande en conséquence et avertit le conducteur, qui peut alors configurer le véhicule de manière à accorder une importance particulière à la sécurité en conditions pluvieuses. L’option s’active simplement via les menus ou sur le volant, si le Pack Sport Chrono fait partie des options sélectionnées.
Il reste maintenant à tourner la clé et à voir si la prise de poids et son haut niveau de connectivité n’ont pas nuit à son charme. Au démarrage, en mode confort, petite surprise, avec une sonorité plus sympathique que celle de la génération sortante, qui embarquait pour la première fois un turbo. Clapets d’échappement fermés, elle laisse entendre une bande son plutôt flatteuse. Une belle surprise, d’autant plus en se rappelant que cette nouvelle mouture embarque un filtre à particules. Malgré des mensurations en hausse, manoeuvrer le bolide dans le parking de l’importateur demeure un jeu d’enfant. Le temps de laisser chauffer les mécaniques en sortant de Bruxelles, nous profitons de son confort, digne d’une berline luxueuse. La boîte automatique à huit rapports, désormais fournie par ZF, n’a rien à envier à la PDK de la 991.2. Dans sa configuration standard, son étagement est désormais focalisé sur la réduction de consommation. A moins d’opter pour le mode sport, la boîte ne rétrograde plus aussi radicalement à la moindre sollicitation du pied droit. Le choix de cette boîte a également été justifié par sa compatibilité avec une motorisation hybride.
Le flat-six 3.0l animant “notre” 911 Carrera S a été considérablement repensé. Nouvelles culasses, nouveaux injecteurs et nouveaux turbos lui permettent de gagner 30 chevaux et 30 Nm de couple. Au total, elle développe donc désormais 450 chevaux pour 530 Nm. Elle est ainsi catapultée à 100 km/h en seulement 3,7 secondes. Plus extrême, plus confortable et encore plus polyvalente, elle incarne parfaitement les valeurs de la firme de Stuttgart.
Sur autoroute, le coupé se montre exemplaire. Avec les 20/21 pouces chaussées, les bruits de roulement restent limités et la suspension absorbe efficacement les imperfections de nos chères routes wallonnes. Lancée à 120 km/h au régulateur, vous n’aurez aucun mal à descendre sous la barre des 9l/100 kilomètres.
En quittant l’autoroute, nous décidons d’opter pour le mode Sport, qui libère instantanément la cavalerie et les vocalises du flat-six. Si la sonorité de la précédente 911 nous semblait plutôt étouffée, la 992 ne cache plus son caractère de sportive. Les accélérations sont impressionnantes et plus linéaires, grâce à un sérieux travail effectué sur les turbocompresseurs. Autre bonne nouvelle : le sifflement des turbos est moins audible. Malgré la présence de nombreuses assistances de sécurité et de confort, nous restons maître de la voiture, et toujours avec un filet de sécurité très rassurant.
Muni de quatre roues motrices, notre modèle d’essai s’en montre d’autant plus abordable et efficace. En y ajoutant une démultiplication plus prononcée de la direction, le phénomène de sous-virage en devient presque inexistant. Avec le moteur en porte-à-faux central arrière, le train arrière est également très sage. Rappelons que les versions GT3 et GT3 RS viendront étoffer l’offre prochainement, pour plus de fun au volant.
Porsche a profité du renouvellement de son modèle phare pour lui offrir une grosse innovation : le mode de conduite Wet. Activé via les menus ou par l’intermédiaire d’un message apparaissant dès la tombée d’une averse, il adapte la sensibilité de l’accélérateur, l’étagement de la boîte et la gestion de l’antipatinage. Dans les faits, ce système est capable de rattraper la plupart des dérives générées par de l’aquaplanage ou un mauvais dosage du pied droit.
Proposée à partir de 123.395,80 €, la Porsche 911 Carrera S Type 992 grimpe de plus de 5000 € par rapport à sa devancière. En contrepartie, Porsche se montre plus généreux sur l’équipement standard, notamment au niveau de la connectivité et des assistances de conduite (Wet Mode). Comme d’habitude chez Porsche, il sera très facile de faire monter la note. Notre modèle d’essai, bien équipé, s’est soldé sur la signature d’un chèque de 156.174,70 €. Pour ce prix, vous bénéficiez du toit coulissant/ouvrant, des rétroviseurs rabattables et chauffants, du système de levage de l’essieu avant, ou encore du Pack Sport Chrono et de quelques autres accessoires.
Et si…
Cette nouvelle 911 nous montrait que Porsche parvient encore à faire rêver tout en se pliant aux réalités du marché ?