Améliorer la fiabilité d’ici l’Australie, oui! La performance par contre…
Les problèmes rencontrés par le constructeurs japonais seront-ils réglés d’ici la première course de la saison? Le responsable du projet F1 chez Honda, Yusuke Hasegawa, pense que les problèmes de fiabilités peuvent être réglés pour Melbourne. Apparemment, Honda aurait identifié la source principale des défaillances: les nombreuses pannes et problèmes électriques auraient été causés par des vibrations excessives du V6 turbo.
Cependant, si la fiabilité est primordiale pour finir les courses et acquérir de l’expérience, ce qu’ils n’ont pu faire à Melbourne – la MCL32 n’a jamais su enchaîner plus de 11 tours sans problème -, cela ne comblera pas le déficit apparent en performance.
Hasegawa est d’ailleurs clair à ce niveau: « La plus grande déception, c’est notre niveau de performance, en particulier au niveau de la puissance : nous ne sommes pas compétitifs. (…) En seulement deux semaines, il sera vraiment difficile de trouver plus de puissance et de performance avec la spécification actuelle. Selon nous, notre concept va vraiment dans la bonne direction. Dans quelques Grands Prix, nous pourrions introduire quelques évolutions pour avoir plus de puissance. Mais être simplement fiable ne rend pas un pilote heureux ! »
Si McLaren n’avait pas quitté Mercedes, seraient-ils au sommet?
Le constructeur britannique avait toujours fait preuve de patience jusqu’à présent, mettant en avant la solidarité et le travail d’équipe entre les deux marques. De plus, suite aux progrès effectués l’an dernier et à la nouvelle liberté réglementaire de refondre complètement le moteur durant la pause hivernale, les espoirs étaient grands dans les deux camps de retrouver les avant-postes. Hélas, au vu des essais hivernaux, où la MCL32 n’a couvert que 39% de la distance parcourue par Mercedes, ce ne sera pas le cas. Et du coté de McLaren, la coupe n’est pas loin d’être pleine!
« Je ne sais pas si notre moteur sera au niveau du Mercedes, du Ferrari et du Renault quand nous pourrons l’utiliser au maximum de ses capacités », a déclaré Eric Boullier, directeur de la compétition de McLaren, dans une interview accordée au journal espagnol AS. « Mais une chose est certaine : si nous avions un bon moteur, nous serions compétitifs. C’est aussi simple que ça. Nous aurions déjà renoué avec la victoire si nous avions un moteur Mercedes. »
« Le fait est que nous avons plus de problèmes que prévu, nous savions que nous allions découvrir des choses, mais sincèrement pas autant que ça », reconnait-il. « Les problèmes viennent aussi de notre coté, mais il y a des soucis que nous n’avons pas pu résoudre avant, et nous les avons vus pendant les essais. Certains viennent du moteur et nous aurions pu les résoudre avant. »
Malgré tout, le Français reste optimiste: « Nous devons fixer des objectifs très ambitieux. Renforcer le châssis, l’aérodynamique, les suspensions, quoi que ce soit… Je pense que nous finirons dans une bonne situation, nous allons apporter plus de pièces dans les prochaines semaines, surtout pour l’Australie. La voiture, le châssis précisément, sera bonne. Je ne sais pas si le moteur pourra se mesurer aux autres, mais si c’est le cas nous aurons le bon package et nous serons enfin performants. »
Le constructeur de Woking sonde son ancien fournisseur moteur
S’il s’avérait qu’Honda ne fait pas les progrès attendus, ce serait un énorme coup dur pour McLaren. Déjà incapable d’obtenir un sponsor-titre ces dernières années, cela ne l’aiderait absolument pas pour en trouver un d’ici 2018. De plus, si la fiabilité n’est pas au rendez-vous, et que la performance ne vient pas, la MCL32 pourrait être l’une des monoplaces les plus lentes de la grille, ce qui ferait perdre énormément d’argent à Woking, les revenus distribués aux équipes dépendant du classement au championnat constructeur.
McLaren doit donc envisager un plan B, qui pourrait être de renouer avec son ancien fournisseur: Mercedes. D’après certaines sources, des discussions ont été entamée avec la firme à l’Étoile pour savoir si un renouvellement du partenariat serait possible, une possibilité qui n’a pas été repoussée. En effet, Mercedes devait initialement fournir Manor, qui a entre-temps disparu du plateau.
Malheureusement pour l’équipe anglaise, il reste un obstacle très important à ça: il faudrait d’abord mettre fin à l’engagement contractuel avec Honda, qui court sur de nombreuses années encore – jusque 2024. Si des clauses de performance permettrait à McLaren de mettre fin à l’accord prématurément, il faudra certainement dédommager lourdement Honda, ce qui plomberait encore un peu plus les finances de l’écurie…
Un porte-parole a indiqué qu’ils refusaient de commenter les spéculations des médias, mais que toutes les options étaient considérées. En effet, il y a également la possibilité de s’orienter vers Renault, qui semble enfin sortir de ses problèmes. Affaire à suivre.