Et de spectacle il était question dès le départ. Si Vettel prenait un bon envol, Verstappen lui contestait la première place au premier freinage et touchait l’Allemand qui endommageait son aileron, en perdant quelques bouts. Victime de ce départ chahuté également, Lewis Hamilton crevait et rentrait au ralenti dans son stand pour chausser des gommes neuves après Vettel passé remplacer son aileron avant, les deux candidats au titre repartaient derniers.
En tête, Verstappen menait devant Bottas, Ocon, Hulkenberg, Perez, Massa et Raïkkönen, géné dans les incidents du départ. Profitant des incidents, Vandoorne remontait au douzième rang alors que Ricciardo pointait déjà en huitième place. Massa rétrogradait en rentrant au quatrième tour. Las, Ricciardo rentrait au ralenti et abandonnait après seulement six tours, tandis que les images embarquées et de ralentis montraient que Vettel avait cassé son aileron sur la roue arrière de Hamilton, laissant penser que l’Allemand était fautif, mais les commissaires n’investiguaient pas sur l’incident.
Profitant du retrait de l’Australien et de l’arrêt précoce de Massa, Vandoorne intégrait le Top 10 et s’attaquait à Ericsson, surprenant neuvième. Si Vettel remontait et mettait rapidement la pression sur Massa et Gasly pour la quatorzième place, Hamilton restait dernier, peinant même à remonter sur la Renault de Sainz, mais la Mercedes trouvait enfin son rythme en pneus tendres et venait attaquer l’Espagnol.
Vettel était à nouveau impliqué dans un dépassement “compliqué” sur Massa, poussé par le Brésilien en dehors de la piste avant de revenir dans les limites et de passer la Williams. Grosjean écopait de 25 s de pénalité pour avoir dépassé en passant hors des limites de la piste. Pour Vettel, comme pour Raïkkönen, la difficulté était de passer les monoplaces motorisées par Mercedes, diablement rapides en ligne droite.
Même problème pour Stoffel Vandoorne, intrinsèquement plus rapide que la Sauber d’Ericsson dont le moteur Ferrari de 2016 lui offrait une meilleure vitesse de pointe que la McLaren-Honda, le Belge voyant même Alonso le passer, au bénéfice de son aileron avant et de son moteur plus évolués. Perez – alors cinquième – rentrait au dix-neuvième tour, moment auquel les 115.000 spectateurs levaient le poing en hommage au 19 septembre, jour du tremblement de terre sur Mexico. Si le Mexicain ressortait huitième, son équipier Ocon changeait de gommes et repartait cinquième.
Au vingt-deuxième tour, Lewis Hamilton devait laisser passer Verstappen, leader, sous l’injonction des drapeaux bleus. De quoi passablement énerver le futur champion du Monde. Alors qu’il était en route pour se battre pour le podium, Hulkenberg devait renoncer au vingt-sixième tour. Pour sa part, Vettel continuait à remonter et s’attaquait à Alonso et Ericsson, respectivement neuvième et huitième, Hamilton passant enfin Sainz après vingt-huit tours.
Si Hamilton et Vettel poursuivaient leur remontée, Verstappen se baladait devant tandis que Bottas et Raïkkönen étaient isolés en deuxième et troisième places avec 8 et 29 secondes de retard, Stroll étant quatrième à 44 secondes. Loin derrière, Hartley abandonnait, moteur en feu à l’entrée du stadium, provoquant une Virtual Safety Car, moment choisi par Verstappen, Vandoorne et Hamilton pour rentrer, le Belge étant le grand gagnant de l’opération puisqu’il ressortait devant Ericsson. Hamilton repartait en super tendres, Raïkkönen en tendres. Vettel et Alonso rentraient in extremis et l’Allemand repartait en ultra tendres neufs. Les deux hommes repartaient huitième et neuvième. La bonne affaire était pour Ocon qui passait devant Stroll pour la quatrième place. En tête, Verstappen signait le meilleur tour en course avec un nouveau record de la piste au passage et menait confortablement.
Très bien chaussés, Vettel revenait sur Perez et mettait la pression sur le Mexicain pour la sixième place et il ne lui fallait qu’une tentative pour prendre le dessus, la Force India rentrant pour changer de gommes dans la foulée, assurée de repartir en restant devant Magnussen, huitième. Onzième, Vandoorne voyait Hamilton fondre sur lui et le passer sans coup férir au cinquante-troisième tour. De son côté Vettel attaquait et passait Stroll au premier freinage du premier virage deux boucles plus tard, partant à la poursuite d’Ocon. S’il parvenait à passer le Français, les consignes d’équipe lui permettraient de prendre la troisième place de Raïkkönen, mais cela resterait insuffisant pour empêcher le sacre de Hamilton. Le Britannique rentrait dans les points à quatorze tours du drapeau à damier, pour le panache au moment où Ericsson abandonnait, moteur cassé, et que Vettel s’emparait de la quatrième place, à vingt secondes de Kimi.
Partagent le sort de son équipier, Carlos Sainz Jr. abandonnait à neuf tours de l’arrivée. Pour Hamilton, la fin de course s’apparentait à une promenade, le pilote Mercedes se contentant de suivre Alonso et Magnussen, sans tenter le diable et satisfait d’être revenu dans les points.
Histoire de faire parler de lui un peu, Verstappen reprenait le meilleur tour en course à Vettel à cinq tours du terme, quand Hamilton décidait finalement de mettre la pression sur Alonso, qui ne s’en laissait pas conter, les deux hommes offrant du grand spectacle aux spectateurs présents, même si le nouveau quadruple champion du Monde prenait finalement la mesure sur l’Espagnol.
La fin de course était sans histoire, Max Verstappen s’offrant une troisième victoire et prenant sa revanche sur le podium perdu sur tapis vert un an plus tôt. Le podium était complété par Valtteri Bottas, deuxième, et Kimi Raïkkönen qui restait devant son équipier qui perdait définitivement toute chance de titre. Une couronne que Lewis Hamilton décrochait une quatrième fois, à Mexico, à l’instar de John Surtees en 1964 et Graham Hill en 1968.
Le Top 10 était complété par Vettel, Ocon, Stroll, Perez, Magnussen beau huitième avec sa Haas, Hamilton et enfin Alonso qui marquait un point pour McLaren.