Sur le plan du style, extérieur comme intérieur, aucun doute à avoir, le Countryman deuxième du nom affiche clairement son appartenance à la mouvance Mini. À la fois plus longue, plus large et plus haute, la nouvelle génération conserve le style fort et unique de la marque anglaise. Certes plus massif qu’avant, le SUV compact britannique franchit surtout un cap en termes d’habitabilité et d’espace disponible pour les bagages, devenant la première vraie familiale estampillée Mini. Capable d’accueillir quatre adultes et leurs bagages sans soucis, le Countryman ouvre de nouvelles perspectives aux fans de la marque en devenant le premier véhicule potentiel de nombreux ménages. Cependant, précisons tout de même que notre version hybride voit son coffre amputé de quelque 45 litres – il en reste 405 – pour faire place à la batterie, placée sous la banquette.
Votre serviteur était resté sur une note positive lors de l’essai de la Cabrio JCW (essai à lire ici) en décembre dernier, louant les progrès réalisés sur le plan de la finition de l’habitacle. Un sentiment encore renforcé avec ce Countryman qui présente un intérieur dont la qualité s’est encore améliorée, ne laissant plus aucun doute quant aux prétentions premium de l’engin. Entre plastiques moussés, accostages globalement irréprochables et coloris foncés renforçant le sentiment de solidité, on se sent bien dans cette Mini ! On y retrouve l’ergonomie typique avec le grand cadran circulaire au centre de la planche de bord et les fameux basculeurs attribués aux diverses commandes liées à la climatisation, etc.
En bonne Cooper S, toute hybride soit-elle, notre monture offrait des sièges sport au maintien irréprochable et au confort de très bon aloi, faisant des longues distances comme des séances d’arsouille des formalités pour vos lombaires et vos jambes. Confortable, le Countryman l’est bien davantage que le cabrio, avec des suspensions fermes mais toujours prévenantes, ménageant un bon maintien de la caisse tout en conservant les accents « karting » du comportement, quoiqu’un peu édulcorés. Il faut dire qu’avec l’appoint de la batterie et du moteur électrique, ce ne sont pas moins de 245 kg supplémentaires qui portent la masse totale à 1635 kg environ. Voilà qui commence à faire lourd pour un SUV de 4,30 m. Une masse qui, nous le verrons, conditionne la manière d’exploiter la mécanique.
Mais avant d’en venir à la conduite, parlons un peu budget. Disponible à 36.650 €, prix de départ, la S E All4 voit rapidement l’addition s’alourdir pour autant que vous cochiez quelques options. Notre modèle disposait des aides à la conduite désormais classiques avec maintien de ligne, régulateur de vitesse avec contrôle de distance, affichage tête haute, etc. Sur le plan du confort et de l’infodiverstissement également, l’équipement se voulait complet, entre les sièges en cuir chauffants, l’air conditionné bizone, le système de navigation et multimédia Professional, la connectivité Bluetooth, la recharge de votre smartphone par induction ou le toit ouvrant panoramique, entre autres. Au total, notre modèle d’essai flirtait avec les 50.000 €, un note salée mais qui donne accès, rappelons-le, à une motorisation hybride intelligemment conçue, à la boite auto et aux phares LED. Nous noterons cependant qu’il est regrettable qu’à ce prix-là les témoins de détection d’un véhicule dans vos angles morts ne soit pas disponibles et que le GPS vous invite régulièrement à emprunter la E-deux-cinq ou quatre-zéro plutôt que la E-vingt-cinq ou la E-quarante…
Mais trêve de badinage, venons-en à l’essentiel, que vaut ce Countryman S E All4 sur la route ! Est-ce toujours une Mini ? Et ne tournons pas autour du pot, cet essai a réconcilié votre serviteur avec la marque. Position de conduite facilement et largement réglable, commandes qui tombent bien en main, excellente visibilité périphérique sous tous les angles, le Countryman met son conducteur en confiance immédiatement. À la fois douce et réactive au besoin, la boite automatique à 6 vitesses offre des changements de rapports fluides et qui tombent à propos quand on laisse l’électronique gérer, mais il reste possible de prendre la main via le levier qui s’articule dans le bon sens, tirer pour monter les rapports, pousser pour rétrograder. En sus, cette transmission – la seule disponible – s’accorde parfaitement au duo composé du tricylindre 1,5 l turbo, issu de la Cooper normale, et du moteur électrique. Nantis respectivement de 136 ch à 4400 tr/min et 220 Nm de 1250 à 4300 tr/min pour le moteur thermique et 88 ch et 165 Nm pour l’unité électrique, les deux propulseurs offrent la possibilité d’évoluer en quatre roues motrices lorsqu’ils combinent leurs efforts pour développer ensemble 224 ch et 385 Nm.
Polymorphe, cette chaine de propulsion vous laisse le choix entre différents modes allant du plus économique, électrique pur, au plus performant, puissances combinées, tout en offrant également un mode SAVE qui permet de recharger la batterie en récupérant l’énergie au freinage ou au lever de pied sous une certaine vitesse mais également en mettant à profit le couple excédentaire délivré par le moteur thermique. Sur le plan des performances, le Countryman S E All4 présente deux visages : alerte et véloce sous 120 km/h, mou et parfois légèrement besogneux au delà. Un double visage qui s’explique par deux facteurs, l’apport du moteur électrique à bas et moyen régime d’une part et le poids conséquent d’autre part, à plus forte raison lorsque le moteur essence doit faire avancer seul le véhicule.
Cependant, la finalité d’une hybride rechargeable est avant tout d’exploiter le plus souvent possible le moteur électrique et de le recharger aussi fréquemment que possible également. Une optique qui convient parfaitement à une utilisation urbaine, où le Countryman s’est révélé idéal. Compact, maniable et vif dans ses relances autant que docile et silencieux à basse vitesse, le SUV britannique propose une logique de fonctionnement aussi agréable que cohérente. Pour celui qui se contente de trajets courts (moins de 30 km) et a la possibilité de recharger à destination et à la maison une fois rentré, il est possible de rouler très longtemps sans jamais entendre le son du tricylindre. En conduite économique urbaine, nous sommes même parvenu à parcourir 36 km uniquement mus par la fée électricité.
En dehors de ce cadre d’utilisation urbain et périurbain, la combinaison des deux moteurs permet d’envisager une conduite coulée mais néanmoins dynamique tout en conservant une consommation raisonnable oscillant entre 6,5 et 7 l/100 km. Des chiffres très intéressants quand on songe au poids à emmener – pas loin de deux tonnes avec quatre adultes à bord – et à l’aérodynamique loin d’être le point fort du Countryman.
En ville, vous vous déplacerez dans un confort ferme mais réel, agrémenté d’un silence plus qu’agréable en mode électrique. Sur les routes de campagne, le Countryman S E All4 vous gratifiera de performances sympathiques et d’une sonorité typique d’un trois cylindres avec ce qu’il faut de punch… tant que la batterie ne sera pas vide. Sans quoi, il ne faudra pas espérer grand chose du petit 1,5 l qui fera cependant de son mieux pour assurer des évolutions sécurisantes.
Et si…
Le Mini Countryman S E All4 était LA Mini urbaine parfaite ? Compact, branché – dans tous les sens du terme – et pratique, il combine le look et l’image typiques de la marque à des performances de bon aloi et une économie d’usage réelle et bienvenue. Mais attention, si vous êtes habitués à de longs trajets ou cherchez un SUV sportif, passez votre chemin et voyez plutôt du côté du Cooper S !