Fort de ce constat, SEAT, à l’instar de la totalité de ses concurrents, a donc pris le parti de proposer également un SUV, l’Ateca, pendant du cousin VW Tiguan. Un premier essai transformé qui a aiguisé l’appétit du constructeur espagnol, au point d’en vouloir davantage en en proposant « moins ». C’est ainsi qu’est né l’Arona, pendant rehaussé et virilisé de la nouvelle Ibiza. Et puisque la tendance actuelle se veut tournée vers l’essence plutôt que le Diesel, à plus forte raison pour les véhicules compacts et urbains, l’importateur nous a donc proposé de prendre le volant de son porte-drapeau, la 1,5 TSI en finition FR.
Nantie de nombreux packs d’options, dont les jantes 18’’, les feux full LED, le pack Connectivity ou l’installation audio Beats, notre Arona affichait un tarif de 29.415 € dont plus de 5000 € d’options. Costaud pour une SEAT principalement destinée à une utilisation urbaine, mais en adéquation avec ce que propose le segment. Pour ce prix, vous avez droit au régulateur de vitesse couplé au contrôle de distance, à la navigation, à la programmation des modes de conduite – Eco, Normal, Sport ou Individual – qui influent sur la réponse à l’accélérateur, de la suspension et de la direction… Rien, ou presque, ne manque puisqu’on déplore tout de même l’absence d’indicateurs de présence dans les angles morts des rétroviseurs ou de sièges chauffants par exemple.
Si elle se veut richement dotée, la SEAT reste une SEAT et ne peut cacher quelques limites sur le plan de la finition. Attention, rien à dire sur le sérieux de la construction, mais le SUV urbain ibère fait état d’une généralisation des plastiques durs – à l’exception des bandeaux de planche de bord et de portières en cuir, mais manquant de rembourrage – et pâtit d’accostages qui restent loin de ce que proposent les cousines teutonnes du groupe. Toutefois, on sent que le mobilier est fait pour durer et y parviendra sans difficultés. Au delà des matériaux utilisés, on regrettera surtout que pour une voiture « latine » le noir soit à ce point de rigueur ! Un peu de fun et de couleur n’auraient pas été superflus. Par contre, l’Arona n’a pas à rougir de son espace intérieur, bien exploité et plus que correct au vu des dimensions du véhicule. Avec ses formes pratiques, le coffre pâtit juste d’un léger manque de profondeur mais ne vous empêchera pas de pouvoir emmener les courses hebdomadaires… ou les cartables de votre progéniture à la sortie de l’école. Du côté des places assisses, voyager à quatre adultes – ou grands ados – ne pose pas de soucis, pour autant que les trajets ne soient pas trop longs, auquel cas le conducteur et ses passagers auront à subir LE principal défaut de l’Arona : son manque d’insonorisation, que ce soit aux bruits de roulement, aérodynamiques ou mécaniques. Peut clairement mieux faire.
Après ces quelques bémols, venons-en aux atouts de la dernière-née du constructeur espagnol, à commencer par son look. Mêlant sportivité et dynamisme, le design extérieur de l’extrapolation SUV de l’Ibiza fait la part belle à la personnalisation, toit bicolore, jonc métallisé qui épouse la ligne basse des surface vitrées. Franchement, il n’y a pas à rougir de sa voiture dans le trafic. Posé en hauteur, le conducteur trouvera une position de conduite adéquate sans soucis et bénéficiera d’une belle visibilité vers l’avant, les montants A étant assez verticaux et fins.
De quoi inciter à profiter des qualités routières d’un châssis qui, lui, est au diapason de l’image « sportive » de la marque. En mode sport, l’Arona vire bien à plat, répond avec célérité aux injonctions du volant et propose une attaque franche de la pédale de freins. Il y a de quoi se faire vraiment plaisir, surtout avec ce 1,5 TSI, plein d’entrain et qui ne manque jamais de réserves… pour autant que vous ayez bien engagé le bon rapport. S’il ne manque certes pas d’élasticité, l’étagement de la boite manuelle à six rapports à parfois tendance à étouffer un peu les ardeurs du bouilleur suralimenté.
Nous avons juste regretté le léger désaccord entre les suspensions avant et arrière sur sol dégradé, contexte dans lequel le train antérieur absorbe tout avec efficacité et confort tandis que le postérieur répercute avec sècheresse les déformations de la chaussée. Un léger manque de cohésion entre l’avant et l’arrière qui se ressent surtout… à l’arrière pour les passagers, qui doivent composer avec un ressenti des mouvements de caisse plus intense.
Au final, nous disons OK pour le comportement, les performances et l’efficacité sur chaussées en bon état, mais BOF pour la stabilité sur mauvaises routes ou la consommation. Concernant ce dernier point, nous sommes parvenus à descendre sous la barre des 7 l/100 km sur autoroute, régulateur de vitesse réglé sur 120 km/h et topographie plane. Pas mal, mais rien d’extraordinaire non plus. Mais au bout de notre essai et de plusieurs centaines de kilomètres parcourus, majoritairement sur autoroute, grands axes et routes de campagne, notre moyenne était de 8,2 l/100 km tandis que notre escapade urbaine nous a valu un bon demi-litre supplémentaire. Turbo oblige, profiter au maximum des capacités du quatre cylindres turbocompressé vous fera dépasser les 11 litres de Super 95 sans pour autant que les sensations soient démentes.
Et si…
L’Arona était LA meilleure version de l’Ibiza ? Surélevée et plus pratique sur le plan de l’habitabilité et du coffre, personnalisable à l’extérieur et très agréable à conduire, ce petit frère de l’Ateca confirme le bien que l’on pensait de l’arrivée de SEAT dans le monde des SUV-like. Pour ce qui est du 1,5 TSI, pas certain que ce soit le best-seller de la gamme, mais à moins de 20.000 bornes par an et avec un bon budget carburant, il vaudra le détour.