La tactique de Lewis a échoué et, en 2017, il devra composer avec un équipier lui aussi champion du Monde. Mais plus que le résultat brut, c’est la manière qui pourrait avoir déplu à son employeur. En réfrénant ses ardeurs, le pilote de la Flèche d’argent #44 a sciemment désobéi aux ordres intimés par le muret des stands, mettant par là même en péril le doublé potentiel et relativement assuré des monoplaces à l’étoile.
Un précédent qui pourrait redistribuer les cartes en matière de politique sportive au sein de l’écurie managée par Toto Wolff : “L’anarchie ne fonctionne pas dans une équipe ou même dans une entreprise. Il va falloir trouver une solution pour résoudre ce problème car un précédent a été créé.”
Anarchie, le mot est fort, mais stricto sensu, il correspond bien à la situation considérée. Selon la presse britannique, des sanctions pourraient être prises, “en interne” précise Wolff avant d’ajouter : “Je n’ai pas encore pris de décision. Tout est possible. Peut-être que nous pourrions même leur donner encore plus de liberté quand ils se battent en piste, ou peut-être que nous pourrions nous montrer beaucoup plus intransigeants quand nous avons le sentiment que les valeurs de l’équipe ne sont pas respectées.”
Certes, les deux possibilités sont à l’opposé l’une de l’autre, mais en l’état rien n’a été décidé. Cela dit, ne nous laissons pas avoir par les délires de nos confrères d’Outre-Manche qui affirment que leur compatriote pourrait se voir suspendu pour plusieurs courses en début de la prochaine saison…
Plus sérieusement, on sait que deux facteurs importants influenceront une éventuelle décision :
– la volonté du directoire de Mercedes de castrer ou non ses pilotes
– la poursuite ou non de la domination des Flèches d’argent avec la nouvelle règlementation
En attendant, remercions Lewis d’avoir agi ainsi, il aura permis à la course de retrouver un peu de sel et offert à Nico l’opportunité de montrer qu’il savait prendre des risques (dépassement sur Verstappen) et se défendre, face à Vettel. De quoi attester du mérite de son titre à défaut de remporter la dernière course.