Présentée lors du salon de Turin en 1966, la 124 Spider d’antan fut un réel succès commercial dans les années 60, grâce à la sobriété de sa ligne qui lui a permis de traverser l’atlantique pour imposer son règne durant vingt années de suite. Plus de 50 ans après, nous voici avec le “renouveau”, qui ne renie pas les liens de parenté de celle-ci, en conservant sa ligne indémodable, son dessin de phares, ses feux arrière étirés et ses deux dômes qui culminent sur son long capot.
Notre modèle d’essai est un modèle dérivé de la version traditionnelle, puisqu’il a été piqué par le Scorpion de chez Abarth. Un peu plus caractérielle, un peu plus sensationnelle, un peu plus exclusive, notre Abarth à ciel ouvert semble à première vue être sous l’emprise de stéroïdes.
Sous le voile noir qui recouvre la partie centrale du Spider, se cachent de nouveaux boucliers avant et arrière, des jantes spécifiques, ainsi qu’un diffuseur qui accueille quatre sorties d’échappements, pour le doux plaisir des yeux et… des oreilles !
Comme d’habitude, Abarth ne joue pas la carte de la sobriété et nous propose un véhicule qui ne manquera pas de faire sensation auprès des plus jeunes et de ranimer une certaine nostalgie auprès des seniors. Mais le Scorpion, ce n’est pas que du visuel. Suspension Billstein, freinage assuré par Brembo, autobloquant sur l’essieu arrière et un échappement Record Monza, le tout animé par un bloc quatre cylindres 1.4 suralimenté développant quelques 170 équidés. Un mélange de vitamines qui décuple les sensations vis à vis de la 124 badgée Fiat.
Une fois le bouton “start” enclenché, le son rauque surgit des quatre sorties d’échappement, et des frissons traversent le corps. La sonorité contribue énormément au plaisir que procure cette sportive, et la différencie de ses concurrentes, car ce n’est pas commun pour un si petit moteur turbocompressé ! Mais bien que très agréable lors de petits trajets, ce bourdonnement peut devenir envahissant à la longue. Ce qui fait plutôt d’elle une voiture du dimanche que de la semaine, à contrario d’une 124 classique.
Avec une puissance portée à 170 chevaux pour un poids minimaliste de 1060kg, la promesse de sportivité est alléchante. Le rapport poids / puissance est remarquable et accouplé à un tel châssis, à une direction précise, ainsi qu’à une boite de vitesses courte et bien étagée, ça nous donne le cocktail ultime pour parcourir le col du Stelvio dans les alpes italiennes sans manquer de sensations ! Mais attention, car avec son moteur turbo et son couple en conséquence, le roadster se veut docile sur le sec, mais un peu plus joueur sur sol mouillé. Vous l’aurez compris, un tempérament fun et des assistances tolérantes. Plus qu’à bien gérer la glisse si vous souhaitez pousser la voiture dans ses retranchements !
Une fois installé dans les entrailles du Scorpion, le constat est le même. Du sport, du sport et du sport ! Tous les éléments font référence au thème “racing”, et sont souvent soulignés d’une note de rouge pour exciter la vue, et par conséquent le compte tours, qui est d’ailleurs mis au premier plan. Pour ce qui est de l’assise, nous flirtons avec la route grâce à cette position qui rase le sol, accentuant ainsi les sensations. Les sièges offrent de plus un maintien correct.
Proposée à un prix de base de 40.000 euros avec la transmission manuelle à six rapports, la cousine de la MX-5 porte fièrement ses couleurs et en profite pour gonfler la note finale. Heureusement, on peut dire qu’on en a pour son argent avec un véhicule fun et relativement rare sur nos routes.
Et si…
Cette Abarth 124 Spider se présentait comme la meilleure offre du moment pour allier plaisir, nostalgie et sportivité ?