A sa sortie l’an dernier, beaucoup se sont indignés de voir le terme “xDrive” associé à la nouvelle BMW M5. Il faut dire que depuis son lancement, en 1985, elle n’avait jamais eu recours à la transmission intégrale. Il est vrai que, à une époque où les voitures deviennent de plus en plus puissantes, le recours à cette solution s’avère parfois totalement justifié.
Pour cette fois, nous nous rendons au siège de BMW BeLux, à Bornem, où nous attend notre monture pour les prochaines 36 heures. Trônant fièrement devant l’entrée du bâtiment principal, “notre” M5 se présente sous un magnifique “Marina Bay Blau”, faisant légèrement penser à celui de la redoutable M4 CS, testée il y a quelques mois (lire notre essai ici). La couleur se marie à la perfection avec les jantes 20 pouces bi-ton, entourant les énormes freins en carbone-céramique, ne laissant pas plus d’un centimètre de vide entre la jante et l’étrier. Le temps de signer la paperasse habituelle, notre contact chez l’importateur nous présente rapidement la berline, en prenant soin de nous montrer les accessoires M Performance qui venaient d’être installés. Il s’agit ici d’un diffuseur en fibre de carbone, de bas de caisse et de mâchoires à l’avant, composés de la même matière.
A son bord, à contrario des M2/3/4, nous retrouvons une atmosphère axée sur le confort, avec quelques touches de sportivité. Les sièges, au maintien irréprochable, sont, comme d’habitude chez BMW, réglables dans toutes les positions. Cette nouvelle M5 inaugure également un nouveau levier de vitesses, remplaçant l’espèce de “boule”, que l’on retrouve sur les modèles M équipés d’une boîte DKG. Il est dès lors plus simple qu’avant de se mettre en P ou en N. Pour rester cohérent avec l’extérieur, nous retrouvons un peu de fibre de carbone sur la planche de bord et les portières. Il est, de plus, possible d’opter pour une finition brillante ou matte. Notre configuration bénéficie en parallèle du pack Cuir Merino Silverstone, tout de même facturé 7.800 €. Dans la liste des équipements de série, nous retrouvons le système d’alarme, les feux LED adaptatifs, le système de navigation pro, le système audio Harman/Kardon, le Connected Drive et la recharge de smartphone par induction.
Les présentations étant faites, il est temps d’appuyer sur le bouton start. Valves d’échappements fermées et froide, cette M5 annonce déjà la couleur. La sonorité est très bien travaillée, et laisse présager de ses performances. Le temps de configurer le smartphone, le GPS et de s’installer correctement, le V8 4,4l biturbo a eu le temps de chauffer. Nous quittons donc les infrastructures BMW BeLux pour revenir en région namuroise. Mode confort, configuré sur le raccourci M1 (les deux gros boutons rouges sur le volant), la berline se montre d’un confort quasi royal. Malgré les jantes 20 pouces et la lettre M placée devant son nom, il serait presque difficile de la mettre en défaut par rapport à une Série 5 classique. Le moteur laisse transparaître une légère sonorité, juste pour rappeler au conducteur qu’il est à bord d’une M5, sans pour autant “taper sur le système”. Le freinage, malgré ce qui se dit des freins carbone-céramique, se montre correct, même sans les monter à température. Il faudra toutefois faire attention en cas de freinages d’urgence. A allure modérée, vous pourrez espérer passer sous la barre des 10 litres aux 100 kilomètres.
A moins de 2000 tours/min à 120 km/h, le V8 se montre donc relativement économe et confortable. Nous quittons l’autoroute; Le moment parfait pour passer en Mode M2, configuré par nos soins sur le mode le plus sportif, tout en laissant les assistances actives.
En une pression sur un bouton, la M5 passe ainsi de la familiale dynamique à une bête de course enragée. Les valves de l’échappement sport, vendu en option, s’ouvrent, et laissent filtrer une sonorité plus rauque. En arrivant dans la zone rouge, les passages de rapports s’accompagnent également de pétarades, qui pourraient presque s’assimiler à des coups de canon. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3,4 secondes et, grâce au M Driver’s Package, il est possible de passer la barre des 300 km/h (nous n’avons pas testé).
Sans opter pour les pré-réglages personnalisables M1 et M2, les BMW M ne proposent pas de modes Confort, Sport et Sport+. Du moins, pas comme les autres véhicules en règle générale. En effet, il y a trois modes pour la direction, trois pour la réponse de l’accélérateur, trois pour l’amortissement et trois autres pour la réactivité de la boîte automatique à huit rapports. Vous l’aurez compris, les possibilités sont multiples.
Face aux M2, M3 et M4, plus agiles, cette M5 n’a pas spécialement à rougir. Si elle s’embourgeoise en terme de confort et de tarif, elle ne se montrera pas ridicule sur des petites routes sinueuses, ou même sur circuit. Le châssis est collé à la route et la direction rend fidèlement toutes les imperfections du revêtement. Pour les curieux, le mode propulsion est accessible en désactivant toutes les assistances. A partir de ce moment, les 600 chevaux sont renvoyés sur l’essieu arrière. Lors d’un court test de cette fonction sur un grand espace privé, le terme de “savonnette” prend ici tout son sens. La moindre accélération se traduit par une fuite du train arrière. Bref, il s’agit plus d’une fonction faite pour épater la galerie qu’autre chose, à moins de monter régulièrement sur circuit. Les quatre roues motrices sont parfaitement justifiées et gardent malgré tout un comportement typé propulsion.
Question tarif, la nouvelle M5 débute à 121.100 €. En optant pour le système d’échappement M Sport, le cache moteur M, les jantes 20 pouces, les freins céramique et d’autres fonctions liées au confort, notre modèle d’essai est affiché à un peu plus de 150.300 €. A la fin de notre essai de deux jours, donc peu représentatif d’une utilisation quotidienne, l’ordinateur de bord affichait une consommation correcte de 15,2l / 100 km.
Et si…
Notre préférence, à la rédaction, demeure les M3 et M4, offrant un bon compromis entre sportivité et confort, cette nouvelle M5 a tout gagné à passer au xDrive. Sécurité, performance, confort, … Chapeau bas aux ingénieurs du constructeur à l’hélice pour cette nouvelle M5, plus polyvalente que jamais.